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 Relationships are like broken glass (Khali)

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Doryan Lawson
COMPTEUR ARRÊTE + i don't care
Doryan Lawson
COMPTEUR ARRÊTE + i don't care

J'ai posé mes bagages en ville le : 14/11/2015 et depuis j'ai pris l'avion : 202 fois ce qui m'a fait gagner : 78 Sinon vous avez remarqué je ressemble à : Henry Cavill

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Sujet: Relationships are like broken glass (Khali)   Dim 15 Nov - 16:36

" RELATIONSHIPS ARE LIKE BROKEN GLASS. SOMETIMES IT'S BETTER TO LEAVE THEM BROKEN THAN HURT YOURSELF TRYING TO PUT THE PIECES BACK TOGETHER.



Gueule de bois. Tu ronchonnes en déracinant ton visage modelé dans l'oreiller. Ça cogne dans ta tête, l'écho de la musique d'hier soir dans une boite sélecte parisienne. C'est en essayant de t'extirper de ton sommeil que tu réalises que tu t'es couché tout habillé. L'odeur de la bière renversée sur ton pull remonte jusqu'à tes narines sensibles et écoeurées. En même temps que tes souvenirs de la veilles, tes muscles atrophiés reprennent vie. Tu te redresses, en plissant les yeux, tes iris agressées par la lumière extérieure. T'es dévasté. Comme la chambre d'hôtel où tu crèches depuis quelques jours. T'es rentré complètement éméché et t'as bousculé le mobilier, un déchet qui tente tant bien que mal de marcher droit. Droit, tu ne l'as pas été hier soir. Tu sais que t'as pas fait de conneries, mais voilà, au lieu d'aller directement frapper à sa porte tu t'es noyé dans un verre d'alcool. Plusieurs. Comme avant. Quand tu passais tes nuits à trainer dans les bars new-yorkais, à faire la causette aux inconnus jusqu'au petit matin, quand bien sûr, tu ne ramenais pas une jolie demoiselle dans ton lit. C'est ce Doryan là qui vient de se réveiller, les neurones en vrac et la démarche peu assurée. Une fois debout, tu fais un rapide état des lieux, histoire d'évaluer les dégâts et le chèque de réparation que tu devras signer à la fin de ton séjour. Que ce magnifique vase du 19ème siècle repose en paix. Tout comme ce cadre éclaté au sol sur lequel t'as probablement essayé de te rattraper avant de t'allonger comme une masse sur le matelas. Seul. Ce soir t'as pas cédé. Les autres soirs non plus. C'est pas faute d'avoir des occasions, la tentation déguisée derrière ces créatures aux courbes parfaites. Ce serait si simple de se laisser aller à la frustration, de rapprocher ton visage du leur et de leur accorder le contrôle. Mais tu peux pas. T'y arrive pas. Et quand tu te regardes dans le miroir de ta salle de bain, tout ce que tu vois c'est un mec incapable de tromper une femme qui ne veut plus de lui, mais trop obstiné pour signer les papiers, ces chaines que tu traînes depuis des mois et qui t'empêchent d'avancer. T'es le gardien de ta propre prison.

Plus les stations défilent, plus la colère devient palpable. Elle se matérialise dans ton regard, dans la dureté de tes traits, dans ta perte de patience face à l'incivilité des gens. Quelle idée d'avoir pris le métro ! Tu t'es dis que ça ferait du bien de retrouver un peu de simplicité. Résultat, t'as juste envie de porter tes mains sur leurs cous pour les inciter à se taire. T'as les papiers du divorce sous le bras, et tu te demande combien de curieux se questionnent sur la nature de ce que tu caches dans ta pochette grisâtre. Toi aussi tu le fais, parfois. T'observes ceux qui t'entourent et tu t'amuses à essayer de deviner leur quotidien, qui ils sont, pourquoi ils ont cet air si triste sur le visage, ou pour quelles raisons ils rient ainsi aux éclats. Y a un ptit côté rassurant dans cette démarche, celui de se dire que quoi qu'on ressente, pas très loin, il y a forcément quelqu'un qui éprouve un sentiment similaire. On se sent moins seul. Mais là, quoi que tu fasses, tu ne vois que le gouffre qui vous sépare. T'es prêt à parier que très peu d'entre eux ont vu leur femme se barrer pour finir par ne plus donner de nouvelles, et se contenter de répondre en envoyant une lettre recommandée au contenu fatidique. Comme si votre relation ne comptait plus. Comme si vous n'aviez rien partagé pendant toutes ces années. Tu ne méritais même pas qu'elle se déplace pour te faire la demande face à face. Une lâcheté qui t'hérisse et que tu refuses de laisser passer. Tu ne signeras jamais ces papiers sans avoir eu la moindre explication. Sans qu'elle ne te regarde droit dans les yeux et qu'elle ne t'explique pourquoi tu devrais mettre un terme définitif à votre union. Le métro s'arrête. Tu descends. Direction le 6ème arrondissement.

Tu sais pas trop quelle heure il est. A vrai dire, t'as pas réfléchi. Peut être ne sera t-elle même pas à l'appartement. Mais qu'importe. T'es prêt à attendre qu'elle rentre. Hors de question de faire marche arrière. Après ta cuite d'hier soir tu t'es dit qu'il était temps d'en finir. C'est une des raisons de ta venue ici, après tout, non ? T'es là pour la voir. Pour la récupérer, accessoirement. Essayer de comprendre, essentiellement. T'as attendu assez longtemps. Et il ne s'agit pas des quelques jours que t'as passé à l'hôtel en plein de cœur de Paris, mais des longs mois d'errance, marqués par son absence puis son silence. Vous aviez pour habitude de ne pas vous voir parfois pendant plusieurs semaines, une bénédiction pour le bien être du couple, quand les deux membres sont des oiseaux voyageurs en quête de liberté et d'indépendance. Mais quand vous étiez séparés, vous passiez beaucoup de temps à vous appeler, Skyper, qu'importe le moyen de communication, c'était fondamental de garder le contact. Là … c'est devenu le néant. Un néant douloureux où se mélange une tripotée d'émotions opposées. La rage face à là fuite. La peine d'être séparé d'elle. La déception de ne pas être parvenu à faire fonctionner votre histoire. La peur de redevenir l'homme instable que tu étais avant. Et la crainte de la vérité. Cette vérité que tu attends mais qui pourrait encore plus douloureuse que ces instants. Face à sa porte, tu frappes aussitôt. Parce que t'es comme ça, tu agis avant de commencer à te poser trop de questions. Ce serait mentir de prétendre que tes mains ne sont pas moites, que ton cœur ne s'emballe pas douloureusement dans ta poitrine. Mais faut le faire. Plus le choix. Cette fois, tu dois te comporter comme un adulte. « Hé, Khali. » Elle est là, face à toi, vos regards qui se retrouvent  enfin. Hé. Simple. Un peu froid aussi. Parce que t'es pas certain que la femme qui se trouve sur le pas de sa porte est la même que celle que tu as épousé. Tu prends plaisir à lire l'étonnement dans ses yeux dans une satisfaction mesquine. Tu la fixes, un sourire rapidement esquissé, qui s'efface aussitôt apparu. « Je peux entrer ? » Non, en fait, tu demandes pas la permission. Tu forces l'entrée, ta carrure se faufile à l'intérieur sans même attendre sa réponse. T'es son mari, bordel de merde. Pas un vulgaire invité qui passe à l'improviste lui dire bonjour. C'est ton droit le plus absolu d'être là. La joie de la retrouver malgré tout fait désormais place à nouveau à la colère. Énervé de te sentir comme un étranger dans l'appartement de ta femme. Frustré de ne même plus pouvoir la serrer dans tes bras ou de l'embrasser. Tu conserves les papiers sous le bras, refusant de lui accorder une entrevue brève et idyllique. T'attends. T'attends que ça soit elle qui ose te les demander. Qu'elle ose enfin exprimer tout haut qu'elle ne veut plus de toi.
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A. Khalisah Al-Zahâr
« Si ta nature est de feu, c'est la loi, tu brûleras »
A. Khalisah Al-Zahâr
« Si ta nature est de feu, c'est la loi, tu brûleras »

J'ai posé mes bagages en ville le : 20/11/2014 et depuis j'ai pris l'avion : 852 fois ce qui m'a fait gagner : 2 Sinon vous avez remarqué je ressemble à : Mila Kunis

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Sujet: Re: Relationships are like broken glass (Khali)   Jeu 19 Nov - 22:52

Et au sud de mes peines, j'évolue loin de toi
Pour couvrir mon cœur d'une cire un peu noire


C'est les mains chargées de paquets que tu ressors de chez Cartier. Tes sœurs sont en cours et Tahar et Fahad eux dessaoulent de leur soirée de la veille. Tu devrais probablement faire de même mais étrangement t'étais à peine fatiguer en te réveillant en ce début d'après-midi. T'ignore pourquoi ou plutôt tu ne veux pas admettre que tes cuites deviennent si fréquentes que ton corps commence à s’habituer aux déboires et excès que tu lui fais subir depuis quelques mois. T'essayes de noyer tes démons dans ta frénésie de shopping et dépenser une somme astronomique dans des produits les plus inutiles les uns que les autres, de paires de chaussures que tu ne mettras pas à des bijoux qui ne te plaisent même pas t'as juste décidé de dévaliser les alentours. Consommer toujours plus. Par plaisir. Par overdose. Parce que tu le veux mais surtout, parce que tu le peux. Vous êtes une quantité infime dans la masse, mais vous vous sentez nombreux car vous ignorez ce qui se passe en dessous. Pire : vous vous en foutez. A l'heure où les autres vont bosser, tu vas te coucher, ivre et béat d'avoir claqué en une nuit le montant de leurs courses alimentaires de la semaine, voire leur loyer, voire leur salaire. Et le pire, c'est que c'est normal, et que tu recommenceras demain, et après-demain, et tous les jours jusqu'à ce que tu t'en lasses. Tu vas aux réceptions et mondanités plus que tu ne pars travailler, ta famille a plus de maisons que t'as de vrais amis, et deux cents numéros dans ton répertoire que t'appelles jamais. Tu es cette privilégiée. Pourrie. Débauchée. Et t'as pas le droit de t'en plaindre, parce que il paraît que t'as tout pour être heureuse. Et tu crèveras doucement dans ton appartement trop grand, des moulures à la place du ciel, repue, bourrée d'antidépresseurs, et le sourire aux lèvres. En sachant ça t'as inévitablement envie de boucler la boucle toute de suite. Pourtant tu le fais pas. Trop lâche ou désespérée t'en sais rien. Tout ça ne te ressemble pas. Ca n'a rien à voir avec toi. Avec ce que tu es. Avec ce que tu penses. Et pourtant le reflet déformé devient réalité au fil des mois. T'as l'impression que ça remonte à loin. Qu'autrefois tu aimais la vie. Avant d’épouser Doryan, t'avais follement aimé la vie. Et dans cette vie d’avant, il y avait du désir, cette mystérieuse puissance du dessous des choses. Le désir qui fait que toute la surface de la peau s’éclaire et désire la surface d’une autre peau dont on ne connaît rien. On est intimes avant même de se connaître. On ne peut plus se passer du regard de l’autre, de son sourire, de sa main, de ses lèvres. On perd la boussole. On s’affole. On le suivrait au bout du monde. Alors qu'on sait quoi de lui ? Rien, rien, hier encore il portait un prénom inconnu. Quelle belle ruse inventée pour l’homme qui se croit si fort. Quel belle revanche de la peau au cerveau ! A une époque c'était un peu de toi. Un peu de toi avec lui. A une époque t'avais pas besoin de penser à autrefois comme d'un moment lointain. C'était du présent, du bonheur sur l'instant. L'amertume au bord des lèvres tu remontes dans ta voiture avec chauffeur pour rentrer chez toi, ou ce qui avait l'habitude d'être chez toi. Tu pousses la porte et les objets ont beau être familiers, les sons coutumiers, le foyer familial ne t'a jamais paru aussi différent. Tu ne te sens plus à ta place ici. Ni dans cette ville, ni dans cette vie. La réalité, c'est d'abord l'exil en plein Paris, tout ce qu'était Paris pour toi, t'en es interdite, t'es une étrangère dans ta ville, t'as perdu les clefs. Tu ne connais plus de Paris que ces rues hostiles et des visages anonymes.

Tu vas t'échouer dans ta chambre lorsque c'est précisément le moment que choisit un visiteur pour venir vous importuner, et puisque votre portier ne laisser monter à votre étage privé que les proches de votre famille et les habitués tu devines d'avance que l'un des amis de tes frères vient squatter la chicha.  « Les garçons bougez-vous ça sonne ! » Les « garçons » que tu les appelles comme à ton habitude, comme si tu t'adressais aux deux gamins dont tu t'occupais dans ton adolescence, honnêtement tu dois avouer que le syndrome de Peter Pan les a sûrement atteint tous les deux vu le peu d'évolution que tu as vu depuis ton retour. La sonnerie retentit de plus belle et tu perds patience décidant cette fois de héler après votre gouvernante  « Claudia la porte ! ». Lorsque qu'un troisième et agaçant tintement vient faire frémir ton oreille tu te redresses en soupirant, exaspérée au possible tu traverses l'appartement pour rejoindre l'entrée  « Bon sang à quoi cela sert-il d'engager une bonne si elle n'est même pas capable d'ouvrir une fichue porte d'entrée ! » Râles-tu assez fort pour qu'une bonne partie de la maisonnée t'entende. Aussitôt as-tu ouvert que tu le regrettes déjà  « Doryan.. Qu'est-ce que tu fais là? » Lâches-tu naturellement avant même de le saluer. Tu meurs d'envie de lui refermer la porte dessus comme pour le renvoyer d'où il vient lui et ce qu'il t'apporte. Tu n'as pas la moindre envie de discuter. D'affronter. D'assumer. Il ne te laisse pourtant guère le choix forçant l'entrée sans attendre d'invitation  « Je t'en prie entre.. » C'est sarcastique que tu l'accueilles mais également particulièrement nerveuse car ton regard vrille automatiquement sur le porte-documents qu'il tient entre ses mains.  « Comment vas-tu ? » T'as l'impression de t'adresser à un parfait inconnu alors que c'est bel et bien ton mari qui se tient en face de toi, ta gêne est palpable et tu cherches frénétiquement à meubler la conversation, tu parles trop comme à ton habitude ne lui laissant guère la chance de s'exprimer  « Tu veux boire quelque chose ? » Toi en tout cas, t'as un besoin urgent de prendre un verre, t'attends à peine sa réponse que tu disparais dans la cuisine. Tu tombes enfin sur Claudia mais t'es trop prise dans ta panique pour penser à lui faire des remontrances  « Tout va bien mademoiselle Khalisah? » T’interroge-t-elle alors que ton teint a dû virer au blafard  « Oui oui ça va.. Apportes les rafraîchissements à Doryan s'il te plaît. » Une fois hors de la vue de ta fidèle gouvernante t'attrapes un verre et une bouteille dans un placard pour te servir ton courage en liqueur. Il faut que tu retiennes cet instant. Il faut qu'il dure encore un peu pour qu'il s'imprime dans ta mémoire. Le moment où il a cessé d'être l'homme que t'aimes et qui te torture pour devenir simplement un homme, un camarade, pas encore un ami. Mesurer le temps que ça t'as pris pour que t'arrives à ce résultat. Savourer ce moment où tu te force à te détacher de lui. En faire une étape. Penser à ce moment précis te donnera des forces, plus tard, quand t''hésiteras, douteras, te décourageras. Grâce à ce moment-là, tu seras plus forte et tu pourras continuer à avancer en sachant qu'il y a un sens, que toute la douleur que t'as accumulée depuis que t'es partie s'est transformée en un pas en avant, une invisible progression.
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Doryan Lawson
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Sujet: Re: Relationships are like broken glass (Khali)   Ven 20 Nov - 23:57

Un an sans elle. La vérité t'éclate en plein visage. Qu'est-ce que vous vous êtes fait ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Comment en êtes-vous arrivés là ? T'as l'impression d'avoir perdu la bataille. Celle que tu mènes depuis des années. Toi, l'homme au compteur, contre elle, l'anomalie. Comme si ces marques sur vos bras définissaient qui vous êtes. Tu t'es battu pour exister au delà de ça. T'as tout donné pour cette femme, tout. Et tu pourrais le refaire aujourd'hui. Même si la personne qui se trouve dans la même pièce que toi, si près, te paraît horriblement loin. Vous avez été séparés par des continents, mais c'est dans ce salon, celui que tu as tant connu par le passé, où tu te sens à des milliers des kilomètres de Khalisah. Tu sens son malaise, ses gestes incertains, gauches. Et tu comprends vite, qu'elle aussi, elle te voit comme un inconnu. Deux étrangers qui se sont tant aimés et qui ignorent aujourd'hui comment apprivoiser la présence de l'autre. Tu ne réponds pas à sa question. Tu la trouves déplacée, malvenue. Certes le signe d'une maladresse palpable, mais son manque de prévenance te désarme. Tu bascules entre la colère et la peine. Elle s'imagine que le bonheur t'est encore à portée de mains. Que tu n'as pas besoin d'elle à tes côtés pour te sentir bien. Elle se trompe. Et malgré tous tes mots, tous tes actes, elle n'a jamais été foutue de le comprendre. Jamais. Ni hier, ni aujourd'hui, et probablement pas demain. « Je veux bien un verre de cognac. » Fut un temps où elle ne te l'aurait pas demandé. Elle te l'aurait servi et tendu sans te poser la moindre question. Dois-tu donc tout recommencer à zéro ? La pousser à réapprendre à te connaître ? Reprendre votre ptit jeu des cadeaux et des flirts ? Si seulement. Si seulement il ne suffisait que de cela. Ton regard la quitte quelques secondes de force, lui qui était rivé sur son visage, un traitre, dans lequel lire toute l'affection que tu éprouves pour elle est aisé quand on prend le temps de s'y attarder. Tu reconnais la voix de Claudia en suivant les pas de Khali. Tu lui souris, bêtement. Et ce sourire qu'elle te rend, t'ignore si c'est de la politesse ou une joie de te revoir. T'aimerais penser qu'elle se plait à te retrouver. Mais la vie t'as appris qu'il faut toujours se méfier. Ce qui paraît évident ne l'est pas forcement. Tu pensais finir tes jours à ses côtés. Tu pensais que tu parviendrais à soigner ses maux. A exorciser ses démons. La vie est une pute, une des rares que t'es pas parvenue à baiser. « Merci, Claudia. » Tes mains s'agrippent à ton verre, ta précieuse bouée de sauvetage dans cet océan de souffrance. Tes doigts s'y accrochent, tu bois même pas. T'as pas soif. Pas faim. T'es plus vraiment toi. Tu t'es perdu quand elle est partie. Khali, elle t'a appris à aimer, caresser la vie de couple, s'engouffrer dans l'incertitude du mariage, et elle t'a obligé à vivre avec une boule au ventre, une plaie au palpitant dont la cicatrice refuse de se refermer, le souffle coupé chaque fois que tu réalises son absence.

Tu respectes son intimité et retourne dans le salon, face à la baie vitrée où tu observes l'étendue et la beauté de la ville. Tu lui laisses quelques minutes pour se ressaisir, digérer ta présence soudaine. Tu le fais aussi pour toi. Tu pensais pas que ça serait aussi difficile d'être là. Tu te surprends même à vouloir signer rapidement les papiers avant son retour, et en finir. Tout faire pour que ça cesse. C'était simple quand t'étais à New-York, seul dans ton loft. Des bouteilles vides qui ont remplacées la décoration. Des couchers alcoolisés, anesthésiés. Mais maintenant qu'il faut affronter votre échec, le plan que tu pensais avoir élaboré vient tout simplement de s'écrouler. Et t'as été emporté par les débris. Sous les décombres, t'es prêt à accepter l'aide de n'importe qui, n'importe quoi, pour t'en sortir avec le moins de blessures possibles. Saisir une main qui se tend. Poser ton stylo sur un bout de papier. Un simple geste qui mettrait fin à ce supplice. Tu bois la première gorgée de ton verre de cognac. C'est plus le même goût. La saveur est complètement différente, fade, presque inexistante. Tes papilles sont engourdis, comme en solidarité avec ton esprit. Tu l'entends qui revient, probablement en meilleure disposition que tout à l'heure. Tu te demandes quelle façade elle va arborer cette fois. « J'étais pas sûr de te trouver ici, à cette heure. » Encore moins seule. T'as cherché des indices, des traces d'un passage masculin hors fraternel. Parce que ça t'obsède. Et parce que tu l'admets, tu préfères lui demander le nom de celui qui t'a remplacé plutôt que de te soucier si elle va bien ou non. Qui est-il vaut plus qu'un es-tu heureuse. C'est égoïste, mais toi aussi, parfois, t'es en droit de te le permettre. Tu la regardes à nouveau, péniblement, meurtri par tant d'interdictions. Comme la première fois. Retour à la case départ. Quand t'es arrivé, t'as vu ses yeux miroiter la précieuse pochette sous ton bras, mais elle a eu le bon sens d'entamer la discussion avec des futilités. Maintenant que c'est fait, quelle est la prochaine étape ? Tu regrettes déjà d'avoir fait cette remarque, parce que tu ne veux pas enclencher un monologue sur le pourquoi du comment elle se trouve, en effet, présente chez elle à cet instant précis. Tu t'en fiche, en fait. Ça ne t’intéresse pas. Toi t'attends qu'elle ose te poser la question. Qu'elle assume son silence en te réclamant les papiers. Et y lire la satisfaction ou la déception. Ce stupide espoir, terrible espoir, que peut être, elle attendait de toi ce refus. Qu'elle cherchait une énième preuve de ton amour pour elle. Mais combien n'ont rien changé ? Pourquoi ce serait différent avec celle-ci ? « Tu dois te demander pourquoi je suis ici. Pourquoi jtai pas simplement envoyé un courrier. » Pas subtile. Tant pis. La subtilité est le dernier de tes soucis. T'accompagnes ton reproche d'un froncement de sourcils, les traits renfrognés. Elle le sait, pas vrai, que c'est presque humiliant de ne pas voir sa femme revenir. De n'avoir que des papiers de divorce après un long silence pesant et pénible. Un homme bafoué. Tu cherches pas à la blesser, juste à la confronter à ses erreurs. T'en peux plus d'attendre la réaction attendue, alors tu prends les devants. C'est fatiguant de l'attendre, Khali. Ça fait un an que tu le fais. Tu peux plus le faire une minute de plus. T'y as consacré trop d'énergie. A crever d'envie de voir son nom s'afficher sur ton téléphone. D'entendre une clé se loger dans la serrure. Parfois, dans tes nuits les plus sombres, c'est ce que t'as vu, c'est ce que t'as entendu. Avant que la réalité ne reprenne son cruel droit. T'attrapes la pochette logée contre toi et tu la jettes sur la table. Elle glisse, glisse, mais ne tombe pas. Tu l'invites à aller regarder par elle-même. Qu'elle constate de ses propres yeux que la signature n'y figure pas. Que tu ne renonceras pas. Parce que même si c'est dur de crouler sous le poids de ton amour à sens unique, tu ne peux pas abandonner. Pas après tout ce que t'as déjà fait. Pas après ce que vous étiez. Tu peines à déglutir. La revoir c'est se prendre une claque du passé. Tous les bons moments, aussi nombreux ont-ils été, sont balayés brutalement par cette triste confrontation. Et toi t'es là, planté au milieu du salon, à t'accrocher à un fantôme, à une silhouette floue. Le silence vous a tué. Mais tu vois pas comment reposer en paix.
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Relationships are like broken glass (Khali)

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