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 Aftertaste

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Matthew O'Callahan
COMPTEUR EN MARCHE + just break the rules
Matthew O'Callahan
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J'ai posé mes bagages en ville le : 16/11/2015 et depuis j'ai pris l'avion : 38 fois ce qui m'a fait gagner : 0 Sinon vous avez remarqué je ressemble à : Dylan Sprayberry

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Sujet: Aftertaste   Sam 21 Nov - 9:42


   
Aftertaste
On cherche à retarder l'instant auquel on refuse de croire, jusqu'à le provoquer sans faire exprès.

   
Le dix-huitième. Un arrondissement ayant une réputation mitigée qui ne faisait nullement peur à Matthew, ni même au reste de la bande dont il faisait parti. Ils n'allaient pas se battre pour un territoire comme certains, mais préféraient simplement se laisser porter par les besoins, les envies. Et ce jour-là, si Mal et lui se trouvaient ici-même, c'était parce qu'il connaissait un petit magasin d'électronique où il savait qu'il trouverait ce qu'il cherchait pour booster son ordinateur, et ainsi rendre plus viable la création de son algorithme. Pour atteindre la fameuse boutique, les deux amis avaient décidé d'emprunter les chemins les plus improbables que son âme sœur prendrait. Ils l'avaient remarqué, que lorsqu'il bifurquait vers une délinquance plus appuyée, les chiffres augmentaient, et le pari de Mal, un peu plus tôt, n'avait donc rien d'innocent. Elle cherchait une nouvelle fois à ralentir le destin, à garder son ami d'enfance pour elle, le plus possible. Combien même lui affirmait-il qu'il n'y croyait pas, qu'il ne partirait pas, qu'il ne l'abandonnerait pas, elle savait pourtant les effets que ce genre de rencontres pouvaient produire, et elle ne voulait pas le perdre si vite. Après tout, il n'avait que 16 ans, pourquoi vouloir se rencontrer si vite. Les chiffres s'étaient déjà bien trop rapidement rapprochés lorsqu'ils trainaient du côté de la tour Eiffel. Ici, cela ne devrait, à priori, rien risquer tant qu'ils restaient éloignés des quartiers populaires et calmes.

   A priori. Car s'il y a bien une chose que l'on devrait garder en tête, c'était que parfois, il y avait certaines variables introduites, imprévisibles, qui modifiaient les données de sorte à surprendre le joueur. Matthew était ce dernier, celui qui suivait les indications des paris pour voir ce que cela ferait, s'imaginant comme à son habitude qu'il ne la croiserait pas, que cela ne ferait que l'éloigner un peu plus de lui. Qu'elle ne serait jamais qu'une chimère, la liste de numéros lancés par un tirage du loto aléatoire allant au plus près des besoins génétiques de la reproduction, alliant une petite partie caractère pour que cela se concrétise. De là à songer que les chiffres de son compteur s'amenuisaient dangereusement, lui qui ne fixait presque jamais les yeux dessus, c'était impossible. Mal, de son côté, ne se doutait même pas de cette vérité, ne cherchant même pas à vérifier sa théorie de l'éloignement qui venait d'être jetée aux orties.

  Scrutant son téléphone sur lequel il pianotait de temps à autre, une main de Mal sur son bras, tandis qu'elle lisait par-dessus son épaule ce qui se disait avec les autres de la bande. Ils les attendaient sur un quai de la Seine accessible aux passants, à 20h, ce soir. Ce qui leur laissait encore du temps devant eux... mais des éclats de voix attirèrent l'attention des deux adolescents qui relevèrent leurs yeux comme s'ils n'étaient qu'une seule et même personne. Matthew n'était pas du genre à poursuivre un voleur avec le sac à main, mais plutôt à aller voir si la victime allait bien... Alors, ici, il n'hésita pas un instant, pressant le pas, Mal le suivant comme son ombre, sa bonne conscience. Mais lorsqu'il vit enfin ce qu'il se passait, il leva son téléphone pour prendre une photo, laissant le bruit caractéristique se faire entendre et attirer l'attention du type qui importunait celle dont il n'avait vu qu'un semblant de visage, qu'un semblant de regard, alors qu'il avait l'impression de ne pas pouvoir rester sans rien faire. Le type se retourna dans sa direction... « Laisse-là tranquille. » fut les seuls mots qu'il s'autorisa, ses poings se serrant instinctivement. « Va jouer avec ta petite copine et occupe-toi de tes affaires. » « Ouais. Techniquement je devrais. Mais le problème c'est que maintenant ce sont mes affaires. Appeler les flics et témoigner contre ta sale gueule me ferait vraiment plaisir. Sauf si tu me donnes la fille et que j'ai brusquement une amnésie. » commença-t-il à négocier avec débrouillardise. Ils pourraient toujours se battre, mais cela risquerait de finir mal, d'autant plus que Matth n'avait aucune arme et qu'il n'était pas certain que le dealer se promène sans rien pour se protéger. Alors au lieu de cela, il brandissait son téléphone portable sur lequel il venait de taper un message rapide pour le 114. Il n'avait qu'à presser sur un bouton pour mettre sa menace à exécution.

 L'homme et l'adolescent se fixaient silencieusement à présent, comme pour tenter de voir qui céderait le premier, mais Matthew restait déterminé, et cela se lisait dans son regard qu'il braquait exclusivement sur son opposant. Un grondement d'agacement s'esquiva des lèvres de dealer qui se tourna vers celle qu'il n'avait pas encore eu l'occasion de vraiment regarder. « Ce genre de petit con ne sera pas toujours là pour te sauver les miches. », puis il lança un regard peu amène, mais accompagné d'un bref signe de tête en direction de Matthew qui bloqua son écran pour glisser son téléphone dans sa poche, après qu'il eut disparu. Alors que ses iris allaient venir effleurer le doux visage de sa protégée, une claque à l'arrière de sa tête fut retentissante. « Mais t'es con ou quoi ! Tu la connais même pas cette fille ! Et si cette princesse veut jouer avec les grands, laisse-la assumer, bordel ! » Mal. Elle braquait un regard mauvais en direction de Noor, parce que toute cette histoire aurait pu tourner mal, et même pas pour quelqu'un de proche. De son côté, Matthew regardait enfin celle qu'il venait de tirer d'un mauvais pas, croisant ce regard si particuliers qui sembla faire buguer l'OS qu'il avait dans le cerveau. Peut-être que cela se vit un peu trop, parce qu'il perçut la voix de Mal chargée non plus d'une colère inquiète, mais d'une colère blessée... « T'es sérieux, là... ? » Il ne l'avait pas vue faire un aller-retour visuel de l'un à l'autre, il remarqua simplement qu'elle s'en allait en le plantant là au milieu sans l'ombre d'une explication. « Mal ? Putain... Mal ? Mais quoi ? » Elle leva un doigt d'honneur dans sa direction sans même se retourner, il hésitait lui-même à la suivre, mais il voulait s'assurer que la fille allait bien... sans même remarquer les zéros qui maculaient son compteur qui venait de s'arrêter pour la princesse sur laquelle il reporta son regard. « Ça va ? » demanda-t-il en s'avançant vers elle.

   
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Noor S. Maxwell
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Noor S. Maxwell
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Sujet: Re: Aftertaste   Sam 21 Nov - 15:35

Where have you been all my life
Noor S. Maxwell & Matthew O'Callahan


Une petite poupée de porcelaine se presse dans les rues de plus en plus sombre de ce quartier si contrasté de Paris. Elle marche vite et ne prend garde à rien, elle se fiche de savoir si on la suit ou si des personnes peu fréquentables risquent de lui tomber dessus, elle ne fait qu'avancer droit vers un objectif incertain, vers une destinée si peu envisageable qu'elle n'y croit pas elle même. La petite demoiselle a un visage d'ange, si innocent et pur qu'on ne pourrait croire qu'elle est descendu de son petit paradis luxueux pour chercher la perversion à deux pas de chez elle. Car Noor vit dans ce quartier, à Montmartre plus précisément, et dans les hauteurs luxueuses de cette ville, dans un palais doré où rien de la misère ne peut l'atteindre. Elle ne connaît pas les dangers, à vrai dire elle s'en fiche royalement, elle n'a conscience de rien et ne veut pas apprendre à faire attention, elle s'estime bien au-dessus de tout cela, elle n'a pas froid aux yeux et a bien trop les nerfs à vifs pour s'arrêter et réfléchir 5 secondes à ses actes.

A dire vrai elle vient de partir en claquant la porte du somptueux appartement qu'elle partage avec son père. Ses leçons de moral la fatigue, et elle est épuisée de voir qu'il ne la comprend pas, et que cela les éloigne un peu plus chaque jour. Elle ne voit pas se confier à sa mère biologique pour le moment, ni même à aucun autre membre de cette grande famille qu'elle a découverte si récemment. Donc elle se sent terriblement seule, elle n'a aucune échappatoire et la seule idée qui lui est venue est de partir s'encanailler dans un des endroits les plus pittoresques qu'elle connaisse. Le jeune papillon virevolte entre les êtres si commun et peu dignes d'intérêts qui peuplent les bas-fonds de la société, des prostituées, des dealers, des revendeurs à la sauvette. Elle se sent tout autant abandonnée et incomprise ici que dans sa cage dorée et n'est finalement pas tellement dépaysée. Il lui faudrait un moyen de fuir, de s'évader, de voyager loin des affres de la recherche de son identité et de la lourde vérité de son abandon. La blessure est à vif, elle pulse et la fait souffrir comme jamais, cependant elle ne remarque pas que peut-être c'est une réaction biologique à la descente en flèche de son compteur.

Celui-ci n'indique plus que quelques minutes lorsqu'elle aborde finalement un rôdeur guère différent des autres pour lui demander un peu de sa came. Bien entendu Noor ne s'est jamais droguée, elle ne sait même pas si elle en veut réellement de cette merde qui peut vous faire descendre en enfer, mais pour le moment elle veut se croire courageuse, et surtout se foutre royalement de toutes les bonnes manières et des préceptes qu'on lui a inculqué. Elle décide donc de conclure la transaction en sortant une somme non négligeable mais qui pour ses finances ne représente guère qu'une petite portion de son argent de poche. L'homme attiré et intrigué ne bronche pas et lui donne la fameuse poudre blanche du bonheur. Tenir se petit sachet dans ses mains rend toute chose notre petite ballerine, qui d'un coup n'est plus guère si assurée pour mener sa valse vers la décadence. Elle hésite et l'homme beaucoup plus âgé qu'elle essaie alors de la draguer de la façon la plus répugnante qui soit, peut-être ne s'attendait-il pas à de la résistance, en effet notre petite poupée semble si fragile et si douce. Malheureusement pour lui la sublime créature se transforme en tigresse et ne tarde pas à lui briser les tympans d'un cri perçant.

C'est alors que l'échange s'arrête, et qu'une voix extérieur fait éclater la résolution de l'homme à commettre un crime odieux. La petite princesse en est certes soulagée mais elle n'a pas du tout aimé la façon dont cet adolescent à peine plus âgé qu'elle a pu la décrire. Elle n'était guère un simple objet et ne souhaitait en rien être prise pour une chose fragile. Elle regarde avec dédain le jeune homme, et son cœur manque alors un battement. Est-ce l'effet de la colère ? Elle n'en sait strictement rien, elle n'avait jamais au grand jamais ressenti cela auparavant et elle est tout d'un coup déstabilisée. Sans comprendre pourquoi Noor devient alors instinctivement jalouse maladive de la jeune femme qui accompagne ce mystérieux inconnu. Cette façon qu'elle a d'être proche de lui, lui donne presque des envies de meurtre et c'est avec une joie dissimulée qu'elle voit cette dernière exprimer son mécontentement de voir Matthew si intéressé par Noor, cette inconnue s'en va alors sans demander son reste.

Noor ne sait guère comment réagir, les tourbillons d'émotions font trembler son petit corps et elle ne sait comment définir ni même décrire tous les sentiments qui se succèdent. Essayant de remettre de l'ordre dans ses idées la demoiselle ferme un instant ses doux iris pour prendre une grande respiration et se calmer. Puis elle les plante dans ceux de son sauveur avec une fureur non feinte. Alors qu'il semble adorablement se soucier de son état Noor ne se prive pas pour lui dire clairement le fond de sa pensée.

« Tu te crois le plus fort c'est ça ? Pour ta gouverne je vais très bien et je n'avais nullement besoin d'assistance. Je suis bien assez grande pour gérer mes affaires par moi même et ne suis pas une chose fragile qui aurait besoin d'aide. Va donc rejoindre ta copine et son manque de politesse »


La morgue elle n'a pas changé et c'est avec bonheur que la demoiselle laisse toute la colère et la peur accumulée se déverser sur ce pauvre garçon qui n'a eu que la connerie de la sauver d'une terrible erreur. Ayant toujours la marchandise dans la main elle s'empresse alors de tenter de la dissimuler pour ne pas avoir à subir les remarques d'un idiot ne la connaissant même pas à ce sujet. Cependant ce faisant ses yeux tombent sur son compteur. Noor n'est d'ordinaire pas le genre de petite écervelée romantique scrutant son compteur à tout bout de champ et guettant avec impatience l'arrivée de son âme sœur, ces derniers temps elle l'avait même complètement oubliée et ne pouvait même plus se rappeler le temps qu'il indiquait avant qu'à présent il soit complètement arrêté. Elle n'en croyait d'ailleurs pas ses yeux ! Les chiffres étaient tous tombés au zéro absolu, sans qu'elle ne sache si cela venait de se produire ou si c'était déjà le cas depuis un bon moment. La surprise se peignait sur ses traits angéliques, effaçant la petite peste qu'elle avait dû donner comme première impression.
Était-ce lui ? Était-ce maintenant ? Elle n'en avait aucune idée mais ne tarderait certainement pas à le découvrir.
electric bird.
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Matthew O'Callahan
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Sujet: Re: Aftertaste   Sam 21 Nov - 16:56


   
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On cherche à retarder l'instant auquel on refuse de croire, jusqu'à le provoquer sans faire exprès.

   
Il avait cette difficulté à se détourner d'elle sans s'assurer qu'elle allait bien, que l'autre type n'avait rien eu le temps de lui faire, et puis que tout ceci ne l'avait pas blessée d'une manière même invisible. Il ne comprenait pas que c'était ce à quoi il n'avait jamais réellement cru, pour n'en avoir jamais été victime qui se produisait ici. D'autant plus qu'il n'avait pas pris le chemin qui aurait dû le mener à elle, mais il fallait croire que le destin avait décidé d'inciter son âme sœur à se jeter sur son chemin. Il la voyait fermer les yeux, le laissant plisser les siens d'une légère inquiétude, tandis que la culpabilité de ne pas rattraper Mal le tenaillait d'un autre côté. Elle le lui ferait payer, mais elle lui pardonnerait bien de s'être occupé de l'inconnue... La fureur dans ces prunelles qui l'avaient saisi jusqu'au tréfonds de ses entrailles, le surprit. Il ne comprenait pas pourquoi, en moins de trente seconde, il venait de s'attirer les foudres de deux filles qui ne se connaissaient même pas, et les deux sans la moindre raison que de vouloir en secourir une. « Tu te crois le plus fort c'est ça ? Pour ta gouverne je vais très bien et je n'avais nullement besoin d'assistance. Je suis bien assez grande pour gérer mes affaires par moi même et ne suis pas une chose fragile qui aurait besoin d'aide. Va donc rejoindre ta copine et son manque de politesse » Sérieux ? Lui aussi aurait bien été du genre à répliquer ce genre de remarques à cette fille qui l'envoyait se faire foutre en beauté, avec l'élégance d'une maîtrise de la langue qui prouvait ses origines reniant les jurons qu'il balançait parfois sans même y penser. Mais il avait l'impression de s'être pris une seconde gifle en quelques minutes, parce que cette fille, à la place de dire un simple merci, se permettait de le juger, lui, mais également Mal. Il était vrai que Mal avait fait pareil, mais Mal... était une donnée non négociable de l'équation à ses yeux, tout comme le reste de ses potes. Parfois si différents qu'ils donnaient l'impression d'être un Breakfast club moderne. « Parce que toi la politesse tu connais, Princesse ? » se moqua-t-il d'elle, un éclat railleur teinté d'une légère colère brillant dans le regard qu'il dardait sur elle sans se démonter.

 Son attitude de gamine pourrie gâtée, qu'il attribuait ainsi aux vêtements qu'elle portait, à la posture qu'elle adoptait, et aux mots qu'elle lui disait... Comme s'il n'était qu'un rongeur inutile dans son existence, même pas assez important pour la sortir d'une difficulté et mériter un "merci". Un sourire ironique vint même suivre le geste de sa main tandis qu'elle cherchait à dissimuler... Bien sûr que ce n'était pas du sucre en poudre, c'était une évidence. Il allait poursuivre, lui faire une autre remarque, lorsqu'il remarqua la surprise détendre ses traits et lui offrir une autre vision de celle qui se conduisait comme une petite garce avec lui. Il suivit son regard, comme pour s'assurer de ce qu'elle regardait, de ces chiffres stoppés sur son bras. Il eut brusquement l'impression de recevoir une douche froide, la réaction de Mal n'était plus si surprenante, si... Il posa rapidement ses propres yeux sur son bras pour voir ces chiffres en parfaite symétrie avec ceux de celui qu'il venait d'abandonner. Serrant les poings sous la colère et ce destin franchement... Niveau compatibilité d'humeur, sa théorie venait de tomber à l'eau. Il lança un coup d’œil en direction de l'endroit où Mal avait disparu, alors qu'il était resté avec son... « Va pas t'imaginer que ça représente quelque chose. J'ai pas besoin d'une emmerdeuse dans ton genre dans ma vie. Et si tu veux je peux même rappeler ton dealer en lui disant que j'ai changé d'avis, comme ça tu te démerderas toute seule, et moi je ferai comme si je me foutais de ton sort ! » Comme si ? Comment ça comme si ? Bien sûr qu'il se moquait de son sort, surtout d'une petite emmerdeuse comme elle.

Mais il avait fallu qu'il intervienne, que sa réaction semble lui remuer le ventre, secouant plus encore ces papillons invisibles lorsqu'il avait remarqué que son propre compteur s'était arrêté. Il ne voulait pas imaginer les implications anormales de cet instant, ces sensations qu'elle venait faire nicher en lui sans qu'il ne le veuille vraiment. Il ne la connaissait pas, et ces quelques mots échangés ne lui donnaient pas envie d'apprendre à le faire. Pourtant, il s'attardait, comme incapable de partir sans qu'elle soit à l'abri. Il se passa une main dans les cheveux, avant de l'enfoncer en même temps que la seconde dans une poche, sous un soupir agacé. Par elle, par le destin, par la réaction de Mal, par... « Le destin c'est de la connerie de toute façon, c'est juste un code de compatibilité génétique. Maintenant, pleure sur ton conte de fée et débrouille-toi bien, Princesse. » lâcha-t-il en se forçant à pivoter sur lui-même et à lui tourner le dos pour commencer à s'éloigner d'elle. Il aurait pu lui proposer de la raccompagner, mais elle ne semblait pas avoir besoin de lui... et l'aurait sans doute envoyé promené, ou profité de la situation pour s'accrocher comme une sangsue.

   
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Noor S. Maxwell
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Sujet: Re: Aftertaste   Sam 21 Nov - 23:25

Where have you been all my life
Noor S. Maxwell & Matthew O'Callahan


La petite poupée de porcelaine n'est plus aussi assurée à présent. Le destin a changé la donne et elle vacille presque sur ses frêles jambes en découvrant ce qu'il a prévu pour elle. Certes l'élu est plutôt agréable à regarder et il a un regard dont elle a véritablement du mal à se détacher, elle pourrait complètement s'y noyer si elle n'y prenait pas plus garde. C'est pour cela qu'après lui avoir asséné un regard des plus froid et haineux elle a voulu consulter autre chose. Malheureusement c'est sur le poids de la destiné que sa conscience s'était éveillée et elle n'était pas sûr d'être heureuse de connaître à présent la réponse à la grande question, celle que tous les êtres avec un compteur fonctionnel se posaient. Maintenant elle savait à quoi ressemblait son âme sœur et elle ne pouvait pas se faire d'opinion sur lui. Apparemment ils avaient en commun l'implacable sens de la répartie ce qui te tira un petit sourire faussement moqueur.  

« On ne vous en faites pas, je suis certaine d'avoir une bonne longueur d'avance sur vous concernant la connaissance du code de la bienséance. Malheureusement pour vous je ne vous exprimerais aucune gratitude, je n'ai comme je vous l'ai dit nullement quéris votre aide. Vous m'avez même empêché de m'exercer en situation réelle concernant ma pratique de l’aïkido. »


Noor lève le menton de son compteur et se tient droite, royale dans sa déchéance, elle ne veut guère se montrée décontenancée par un vulgaire badaud qui n'a pas plus d'importance que les autres. Ces chiffres ne veulent rien dire, voilà la grande révélation qui vient de lui être faite. Tout ceci n'est qu'une grande mascarade et l'être qui se tient devant elle n'est pas son âme sœur, sa logique implacable ne veut connaître que cette réponse alors que tout son être sensoriel lui clame que cet être saura combler le vide de son existence et sa solitude. Elle le poignarde de ses yeux assassins sans grand succès, car au fond de ses prunelles on peut y lire non pas du dégoût mais de la curiosité et une certaine satisfaction de voir que ce garçon ne se laisse pas faire. La résistance est toujours plus excitante, et s'il lui tape sur les nerfs elle n'a pas encore l'expérience pour savoir que c'est le signe du coup de foudre. Elle commencerait presque à aimer ce genre de jeu de haine qui ne fait que démontrer une attraction naissante. Malheureusement les prochains mots qui sortirent de la bouche de son prétendant eut le don d'éteindre toute flamme naissante. Sans le savoir il avait atteint la belle au plus profond de son être, dans les tréfonds de ses sentiments douloureux refoulés. Il la rejette, et ce n'est pas le premier à l'abandonner derrière lui sans aucun espèce de remords.

La petite princesse voit sa carapace se fissurer, chaque mot fait un peu plus éclater la vitre épaisse qui protégeait son altesse du monde réel, des difficultés à affronter, et se prendre ainsi une telle gifle verbale ébranla tout son être. Ses tremblement devinrent plus prononcés et beaucoup plus visibles. Dissimulant définitivement la drogue qu'elle venait d'acheter dans son sac elle se mordit la lèvre, essayant sans y parvenir de contenir la fureur naissante qui la rendait presque merveilleusement belle, petite déesse de la vengeance elle s'avance sur sa victime dans l'envie presque meurtrière de le faire souffrir. Noor le voit regarder en arrière et la vérité la frappe de pleins fouet, il est déjà amoureux de quelqu'un, il n'a guère eu envie de l'attendre, elle qui n'a jamais été à la hauteur pour personne. Une terrible douleur fit tout d'un coup éclater ce cœur qui battait la chamade quelques secondes auparavant. Elle ne sait pas pourquoi mais la petite princesse est terriblement atteinte de savoir que ce parfait inconnu est insensible à sa personne, qu'il est déjà heureux sans elle, et qu'il pourrait très bien vivre sans elle. Elle qui se sentait si seule, lui qui aurait dû être la réponse à cette solitude.
Puis avant de te laisser pour de bon il te balance stupidement une théorie qui n'a ni queue ni tête, mais tu comprend que c'est ce laïus idiot qui lui a permis d'être hermétique à l'âme sœur, qu'il a déjà trouvé quelqu'un d'autre et que la petite poupée n'est guère désirée dans son existence.

Il ose tourner le dos à Noor et c'est là que la douleur et la fureur se transforme en une folie insensée, elle ne contrôle plus ni ses mouvements ni ses réactions. Sans pouvoir se contrôler elle engloutit les pas qui le sépare de lui rapidement et lui met la main sur l'épaule pour qu'il se retourne une dernière fois vers elle. Brisée dans sa fierté mal placée elle a du mal à plonger dans ses iris et sans savoir pourquoi au fil de son discours les larmes coulent de ses yeux aux couleurs si enchanteresses.

« Rappelle donc le dealer mon cher, après tout ne suis-je donc qu'un bout de viande qu'on offre en échange ? N'était-ce pas les termes de ta transaction avec lui que te t'approprier ma personne par ce si élégant "donne moi la fille". Abandonne moi, tu ne seras guère le premier. Ne vas pas croire que je pense que cela change quoique ce soit ! Retourne voir ton véritable grand amour qui a filé avant même d'écouter tes explications. Je n'ai jamais eu besoin de toi, je ne t'ai jamais attendu, ni pour rêver ni pour être malheureuse d'ailleurs ! Retourne à ta stupide petite vie où je n'ai pas ma place. »


Ces paroles sont pleines de haine, mais elles ne font que cacher une terrible souffrance, elle suffoque d'ailleurs dans celle-ci et remplie de honte de se montrer si vulnérable la jeune demoiselle s'enfuit, elle court, sans attendre la réaction de cette âme sœur maudite qui n'a su que lui apprendre l'expression du "cœur brisé". Elle maudit son hypersensibilité et cette journée maudite, elle exècre ses faiblesses et elle court pour stupidement chasser la douleur sentimentale par celle du corps. Les larmes coulent en un ballet ininterrompu et sans savoir où elle va Noor s'enfonce dans les profondeurs du 18ème arrondissement, toujours plus loin dans les rues puantes et mal famée. Elle se fiche du danger, elle se fiche de savoir qui elle est, car à présent elle sait que pour toute sa vie elle sera seule et abandonnée définitivement. Finalement elle fini par s'arrêter et se cacher dans une ruelle en cul-de-sac derrière une poubelle, pour se recroqueviller et pleurer toutes les larmes de son corps. Elle n'est encore qu'une gamine, guère préparée pour toutes les émotions du poison qu'est l'amour.  
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Matthew O'Callahan
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Sujet: Re: Aftertaste   Dim 22 Nov - 0:56


   
Aftertaste
On cherche à retarder l'instant auquel on refuse de croire, jusqu'à le provoquer sans faire exprès.

   
Il remarqua son sourire, celui qui semblait se satisfaire de ces répliques qu'ils partageaient, sans toutefois être certain sur ce qui pouvait motiver sa réaction. « On ne vous en faites pas, je suis certaine d'avoir une bonne longueur d'avance sur vous concernant la connaissance du code de la bienséance. Malheureusement pour vous je ne vous exprimerais aucune gratitude, je n'ai comme je vous l'ai dit nullement quéris votre aide. Vous m'avez même empêché de m'exercer en situation réelle concernant ma pratique de l’aïkido. » déclara la prétentieuse à sa remarque sur la politesse. Sûrement qu'elle en connaissait plus que lui, mais au moins le respect, ça il savait ce que c'était, et cette gratitude qui faisait que l'on se serrait les coudes parce que la vie était faite de hauts, mais également de bas. A ses yeux, elle n'avait à remercier les autres, que si elle leur avait fait une demande claire de lui porter secours... quelque chose lui disait qu'elle n'était pas du genre à appeler d'une manière si distincte à l'aide. Pourtant son timbre lui était parvenu, sans qu'aucun appel au secours n'y soit distinguable. Bien sûr, elle prétendait qu'elle aurait pu s'en sortir avec ses leçons de sport de défense, mais contre une arme, c'était une autre histoire, et il préféra suivre le cour de ses pensées, plutôt que de lui démontrer par A + B qu'elle n'aurait pu s'en sortir seule. Non, à la place, ce fut son propre compteur qui l'obsédait, la disparition de Mal qui prenait subitement sens face à la blessure qu'elle avait dû ressentir en se rendant compte qu'il ne parvenait à se détacher des prunelles d'une fille pour qui il avait déjà mis sa vie en danger sans une hésitation, alors même qu'il ignorait encore qui elle s'avérait être. Il savait qu'elle devait se sentir trahie de ces fausses promesses qui semblaient s'évanouir en fumée. Ou peut-être même pas, juste fataliste, parce qu'elle avait toujours su ce qu'il se passerait. Sauf que non, la fille face à lui l'agaçait, malgré son besoin de la regarder, et ces émotions contradictoires qui s'affrontaient sous sa peau.

 Les mots clarifièrent. Jetant au visage de la Princesse qu'il ne voulait pas d'elle dans sa vie, parce qu'elle l'agaçait avec ses codes de politesse trop fiers qui n'avaient rien de réels, à se croire intouchable alors que ce n'était pas le cas, à s'en prendre à Mal comme elle le faisait. La colère irradiait ses veines lorsqu'il se détourna d'elle sous ces derniers mots lancés avec la même fureur que les siens. Il se forçait, s'obligeait à s'éloigner d'elle, mais ce fut comme si tous ses espoirs se réduisaient à néant lorsqu'il sentit ses doigts se refermer sur son épaule pour actionner un dernier échange entre eux. Il le lui accorda ce dernier regard, sans doute parce qu'il savait que mademoiselle avait besoin d'avoir le dernier mot pour que la discussion soit enfin terminée et que chacun puisse retourner à sa petite vie. « Rappelle donc le dealer mon cher, après tout ne suis-je donc qu'un bout de viande qu'on offre en échange ? » Un plissement de regard, presque une incompréhension qui virevolta dans ses yeux à cette remarque qu'il ne saisissait pas sous la haine brûlante qui accompagnait ces paroles. « N'était-ce pas les termes de ta transaction avec lui que te t'approprier ma personne par ce si élégant "donne moi la fille". » Qu'est-ce qu'elle avait fumé ? Ils ne se connaissaient pas... ce n'était pas comme s'il pouvait se permettre de négocier autrement sa vie sauve sans risquer de finir à l'hôpital, voir à la morgue. On ne plaisantait pas avec un type pareil. Il aurait pu l'interrompre, le lui hurler au visage pour qu'elle arrête de se plaindre, et qu'elle arrête de le prendre pour un client venant faire son marché. Mais elle pleurait, il les voyait ces larmes qu'il n'avait pas pensé réelles lorsqu'il en avait parlé une seconde plus tôt. Elle glissait sur ses joues délicates qui lui donnait envie de les faire disparaître de ses doigts qu'il retenait pourtant prisonnier au fond de ses poches, quand son propre cœur tambourinait de nouveaux remords et peut-être d'autres émotions qu'il ne connaissait pas. « Abandonne moi, tu ne seras guère le premier. Ne vas pas croire que je pense que cela change quoique ce soit ! Retourne voir ton véritable grand amour qui a filé avant même d'écouter tes explications. » Il restait là, figé sous la stupeur qu'elle puisse imaginer qu'il était amoureux de Mal. Sa Mal qu'il n'avait jamais perçue ainsi, dont il n'avait jamais eu envie de s'emparer des lèvres. Elle était belle, parfaite même, mais pas de cette manière. La bande toute entière le savait, cette étrangère ne pouvait pas deviner. « Je n'ai jamais eu besoin de toi, je ne t'ai jamais attendu, ni pour rêver ni pour être malheureuse d'ailleurs ! Retourne à ta stupide petite vie où je n'ai pas ma place. »

Elle pleurait toujours lorsqu'il la vit s'enfuir brutalement, ayant certes le dernier mot, mais laissant un sentiment de malaise s'insinuer en Matthew. Il ne pouvait pas la laisser partir ainsi. Il ne pouvait pas... la laisser s'enfoncer dans ces ruelles dont elle ne semblait rien connaître. Instinctivement. Impulsivement. Il s'élança à sa suite, courant à perdre haleine, suivant ce parfum qui semblait le guider dans la puanteur croupissante. Apercevant une couleur à un virage, une chevelure dont il reconnaissait la nuance de la sienne. Ce qui était impossible... Ils ne s'étaient vu qu'à l'ombre d'une dispute, pas assez longtemps pour que chacun puisse apprendre ces détails qui pourtant s'imprégnaient en lui comme au fer rouge. Et il la maudissait de lui imposer cette proximité, alors qu'il était incapable de la laisser disparaître, comme s'il craignait que le 18ème arrondissement l'engloutisse. C'était improbable... Impossible ? Son cœur se serra comme pour lui affirmer que la certitude n'était pas là. Il déboucha dans une impasse, tournant sur lui-même comme pour vérifier qu'il n'avait pas raté quelque chose, mais un sanglot attira son attention. Les chats ne pleurent pas, de ça il pouvait en être certain. « Princesse ? » appela-t-il en avançant jusqu'à l'endroit où il la vit, recroquevillée, tellement fragile que quelque chose en lui vacilla. Il n'eut pas le cœur de la maudire à cet instant, sans doute le ferait-il plus tard, tandis qu'il se posait au sol, s'asseyant à ses côtés. « Si tu voulais vérifier que j'avais la forme, t'as gagné le pari. » qu'il lâcha d'un ton taquin, comme pour tenter de détendre l’atmosphère. Puis il soupira, laissant sa tête basculer vers l'arrière, lorgnant dans sa direction du coin de l’œil, comme s'il était incapable de totalement la quitter des yeux. « Écoute... je voulais pas te faire de la peine. Et le bout de viande tu l'étais pour lui, moi... » Moi ? « ... je n'ai fait que parler son langage pour te tirer de ses pattes. Fallait que je sois crédible, j'allais pas t'appeler Princesse devant lui. » Sa main s'échappa de sa geôle pour venir repousser une mèche de la longue chevelure de Noor, en profitant pour effleurer la soie de sa joue comme s'il craignait de la voir se briser sous son geste, sous une douceur presque étrange après leurs mots, dans cet endroit. « On est juste trop différent. On n'a pas les mêmes valeurs, les mêmes codes... Tu voulais pas de mon aide, c'est pas comme si je t'abandonnais. » qu'il trouva encore l'audace de lui dire, avant de se racler la gorge sous une nuance de culpabilité. Elle était riche, elle avait tout... non, sa propre bande était l'image de la jeunesse hétéroclite qui pouvait être heureuse autant que malheureuse, peut importe d'où elle vienne. « Tu veux que je te raccompagne ? »

   
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Noor S. Maxwell
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Sujet: Re: Aftertaste   Dim 22 Nov - 9:58

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La demoiselle s'est écroulée, stupidement, aussi facilement que les feuilles qui tombent l'automne venu, elle ne l'a pas senti venir, et la chute est aussi inéluctable qu'elle est douloureuse. Les larmes ne veulent pas s'arrêter de couler et Noor échappe un sanglot incontrôlé, elle essaie de se calmer en vain car la tristesse a besoin d'une sortie, et ce flot trop longtemps contenu semble intarissable. Pouvant remplir un désert d'une mer larmes elle reste en position fœtale derrière le conteneur d'immondices, elle ne sait quel but atteindre, ni même où aller. Le monde paraît alors beaucoup trop vaste, et bien trop vide de sens et de couleurs pour qu'elle reste à l'explorer comme si de rien n'était. Jamais elle n'aurait imaginé que le rejet de son âme sœur soit aussi fort en elle, elle qui n'y croyait pas vraiment et qui ne l'attendait pas. Cependant c'était un espoir sourd, un fantasme réconfortant logé dans un coin de son esprit et qui parfois réchauffait son cœur dans les heures les plus sombres, car elle s'imaginait quelqu'un dans la nuit n'étant fait que pour elle et n'attendant qu'elle. Stupidement elle s'était bercée d'illusions en imaginant que cet être comblerait le trou de son cœur, remplacerait l'amour maternel qui lui avait quelque peu fait défaut. Quelle idiote ! Elle s'insulte mentalement de sa stupidité, de sa naïveté d'enfant que les quelques phrases de son âme sœur avait fait s'évaporer en fumée. Tout était fini, bel et bien terminé, et il te faudrait vivre avec cette absence.

Une voix brise le silence pesant de la solitude, Noor n'en croit pas ses oreilles et elle se demande si la folie ne lui détruit pas totalement le cerveau. Elle se trouve pitoyable d'entendre sa voix alors qu'il est certain qu'il est déjà parti, loin, très loin d'elle et de son satané caractère. Elle ne veut pas croire en la possibilité qu'il ait pu la suivre, elle n'a d'ailleurs guère fait attention à des pas qui auraient pu entrer dans les siens. Cependant une présence se fait soudainement sentir à ses côtés, et un halètement se trouve près de son oreille. Sans qu'elle ne puisse le vouloir son cœur fait un bon de joie à l'idée qu'il ait pu la rejoindre. Que finalement il ne l'ait pas abandonné dans les ténèbres du monde. Elle se maudit d'être devenue presque instantanément dépendante de sa présence, de sentir son palpitant presque bondir de sa poitrine pour rejoindre le sien. Elle n'aime pas cette sensation, elle souhaiterait se débarrasser de cette nouvelle drogue pour laquelle elle n'avait rien déboursé mais qui finirait par la tuer, de cela elle en était sûr.

Il lui sortir comme introduction une stupide phrase qui suffit cependant à la faire sourire à travers ses larmes et elle releva ses iris en sa direction. Il était beau en cette fin d'après-midi assis à côté d'elle, son regard protecteur et concerné suffisait presque à la soulager de toutes les peines du monde et elle se serait volontiers noyée en sa compagnie si l'image de la jeune femme l'accompagnant ne revenait pas la hantée. Elle ne répondit rien dans un premier temps, trop bouleversée par ses propres pensées, par ses remords et ses haines, elle ne voulait pas enterrer la hache de guerre trop tôt, ni se rendre plus ridicule en abaissant d'autant plus ses défenses. Elle se trouvait terriblement idiote et vulnérable face à lui, elle ne voulait pas qu'il découvre cette facette dissimulée de sa personnalité, ses doutes et ses craintes, et qu'il comprenne à quelle point cette belle garce des beaux quartiers était malheureuse dans sa peau. Puis de nouveau il prit la parole et Noor buvait ses paroles, ne pouvant s'empêcher de vouloir plus de proximité tout en rejetant consciemment l'idée. Tout un dilemme pour une si petite créature, et elle n'est pas prête ni entraînée pour résister totalement à la tentation. Cependant de nouveau à travers les larmes qui coulent toujours sur ses joues de porcelaine elle renouvelle son petit rire moqueur, elle ne le croit pas, elle le sait menteur. Il a pitié d'elle et cela lui donne envie de vomir.

« Ne te sens pas obligé de mentir gentleman, tu as effectué ta bonne action du jour. Je ne suis pas une princesse, juste une gosse de riche comme tu dirais. »


Elle a finalement abandonné le vouvoiement, c'était devenu bien trop ridicule, bien trop pompeux et elle sentait qu'il était temps d'abandonner ses grands airs, sans pour autant faire preuve d'une réelle chaleur. Elle abandonne le contact visuel, elle se sent terriblement mal, pitoyable face à lui, presque honteuse de sa condition. Cependant un sursaut de conscience et de fierté lui fait reprendre ses pensées, non elle n'a pas à se sentir idiote d'être favorisée par la vie, au contraire, elle était bien plus noble de sang que lui. Mais qu'est ce qu'on pouvait bien avoir à en faire ? Le monde et le destin s'en fichait, cela n'avait aucune espèce d'importance, ni maintenant, ni dans le futur, tout l'argent du monde n'achèterait pas son amour ni sa considération, et ne ferait pas changer d'avis la destinée. Aucune espèce sonnante et trébuchante ne modifierait la décision de son âme sœur. Un contact bloqua immédiatement la respiration de la demoiselle, la faisant se figer, la laissant presque glacée d'effroi et de plaisir, le contact lui brûlait la peau, le souvenir soudainement gravé dans sa mémoire à vie et ne lui donnerait plus un instant de répit, elle le savait et elle le haïssait presque de jouer ainsi avec elle.

« Je ne t'aurais pas pensé si cruel. Ne fait pas semblant de ne pas savoir que ce n'est pas parce que je ne t'ai pas demandé ton aide que je n'en ai pas besoin. Je ne suis pas stupide et toi non plus je le sais. Je sais pourquoi tu ne veux pas de moi et toi aussi, elle n'est pas si mal d'ailleurs... Tu devrais la rejoindre, c'est elle que tu aurais dû rattraper. Tu as raison le compteur est très certainement de la connerie... »


Trop différents, cela sonnait presque comme une condamnation, une vérité absolue et immuable. Elle en aurait presque rit de bon cœur si cela ne faisait pas aussi mal. Mais justement les contraires ne sont-ils donc pas fait pour s'attirer et se compléter ? Elle n'en est pas sûr et ne veux pas le savoir, elle sait qu'il lui faut le laisser partir, qu'elle est égoïste d'ainsi le retenir par l'inquiétude et les remords. C'était un parfait gentleman, un garçon au cœur d'or, elle pouvait le sentir et c'est la raison pour laquelle elle ne veut pas lui brûler les ailes par sa haine et son caractère des plus difficile à vivre. Il serait certainement mieux avec sa stupide petite amie. Elle ne la connaissait absolument pas, mais elle sentait très bien la rage lui rôtir les veines et l'envie presque douloureuse de l'éliminer de l'équation. C'est alors qu'il propose de raccompagner la pauvre demoiselle en détresse et cette dernière pousse un soupire de désespoir. Elle a définitivement échouer à ne pas lui faire pitié. Fermant les yeux elle se tourne de nouveau vers lui, sans savoir pourquoi elle dessine le contour de sa joue du bout des doigts, peut être pour elle aussi goûter au contact de sa peau, pour créer un dernier lien de proximité avant de le laisser disparaître de sa vie à jamais. Elle aurait voulu que cette seconde ne prenne jamais fin mais elle se termina bien trop vite, laissant un goût d'inachevé sur ses lèvres. Elle aurait voulu bien plus que ce simple geste, mais c'est en le bravant de ses iris à présent taris d'eau qu'elle lui conseilla de partir.

« Non. Tu ne me dois rien, d'ailleurs c'est plutôt moi qui te dois quelque chose. Si je ne suis guère polie je sais honorer mes dettes. Je te libère du remord, va donc rejoindre ta belle et oublie moi. Je pense que ce sera donc mieux pour nous deux, je concorde ainsi à ton opinion. Fuis pendant que tu le peux, je n'ai pas demandé ton aide, mais merci quand même... »


Elle se recroqueville de nouveau, attendant de l'entendre partir. Elle essaie de rassembler ses pensées en silence et de faire croire que tout ceci lui est égal, qu'il a raison et qu'il vaut mieux pour lui partir. Elle doit lui paraître bien lunatique de passer ainsi de la fureur la plus extrême à la résignation totale, Noor ne saurait cependant expliquer tous ces changements de comportement soudain dicté par des émotions bien trop fortes et contradictoires en elle. Sans pouvoir les retenir et sans bruit quelques dernières larmes coulent et s'écrase sur le sol sombre et froid de cette ruelle crasseuse où son destin vers la solitude s'est scellé.

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Matthew O'Callahan
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Sujet: Re: Aftertaste   Dim 22 Nov - 17:15


   
Aftertaste
On cherche à retarder l'instant auquel on refuse de croire, jusqu'à le provoquer sans faire exprès.

   
Sa connerie semblait savoir toucher les filles, puisqu'il le remarqua ce sourire qui étira les lèvres de Noor, tandis qu'elle levait les yeux dans sa direction. Certes, ces larmes dont il était responsable, et cela le tuait en quelque sorte sans même qu'il la connaisse assez pour que cela ait autant d'importance, continuaient à s'esquiver de son regard si fascinant, comme s'il était impossible de lui donner une teinte précise. Il se demanda un instant si ce serait la dernière chose à laquelle il penserait ce soir-là avant de s'endormir, ce regard larmoyant et pourtant magnifique. Pourtant, il laissa ses pensées s'orienter vers autre chose, réplique à ce qu'elle lui avait dit un peu plus tôt, pour qu'elle comprenne qu'il n'avait pas parlé d'elle comme d'un sac de patates, mais bien pour la tirer d'affaire. Sans oublier qu'il ne la connaissait pas avant aujourd'hui. Mais cela n'eut pour effet que d'éveiller un rire moqueur aux lèvres de la jeune fille... Qu'est-ce qu'il avait dit méritant un rire de ce genre ? Il n'avait même pas cherché à mentir, ni même à embellir la réalité. Il avait laissé les mots franchir ses lèvres avec franchise, tandis qu'il l'observait, elle et ces larmes qui souillaient ses joues. « Ne te sens pas obligé de mentir gentleman, tu as effectué ta bonne action du jour. Je ne suis pas une princesse, juste une gosse de riche comme tu dirais. » « Gentleman ? » comme s'il n'avait retenu que ça, un sourire amusé au bord des lèvres, il se contenta de poursuivre. « Je m'appelle Matthew, ou Robin des bois, comme tu préfères. Mais l'un comme l'autre mentent pas quand ils essaient d'être sincère. » Il avait oscillé entre légèreté et sérieux, comme pour lui faire comprendre que ce n'était pas sa première bonne action, et sans doute pas la dernière. A ceci près qu'ils vivaient dans deux univers parfaitement différents. Il ne s'attendait pas forcément à un merci, mais tout de même pas à un retour de bâton à la place. C'était là la grande différence, la cause de sa première réaction colérique, sans oublier qu'elle avait osé inclure Mal dans l'histoire. Alors que Mal... elle s'inquiétait pour lui, elle tentait de le garder en dehors des problèmes, d'en faire un type bien malgré tout. Mais pas dans l'excès où il avait l'habitude de se noyer en bon samaritain. Lui qui laissa sa main chasser cette mèche, effleurer sa joue de laquelle il chassait la pluie salée qui ne cessait de s'y déverser. Juste avant que d'autres paroles viennent se déverser à ses lèvres, mettre en mots leurs mondes si différents, leur difficulté à saisir les nuances de leurs paroles, de leur façon de voir le monde et d'y évoluer.

 Et puis il y avait eu ce prétexte. Celui qui n'avait existé que parce qu'il était furieux d'avoir été ainsi reçu, de constater qu'elle était son âme sœur, de prendre conscience qu'il avait blessé Mal sans même s'en apercevoir. « Je ne t'aurais pas pensé si cruel. Ne fait pas semblant de ne pas savoir que ce n'est pas parce que je ne t'ai pas demandé ton aide que je n'en ai pas besoin. » Il poussa un soupir à cette constatation, conscient de cette vérité, car même si elle ne la lui avait pas demandé, il la lui avait donné, son aide, avant même qu'ils sachent ou qu'ils échangent un simple mot. « Je ne suis pas stupide et toi non plus je le sais. Je sais pourquoi tu ne veux pas de moi et toi aussi, elle n'est pas si mal d'ailleurs... Tu devrais la rejoindre, c'est elle que tu aurais dû rattraper. Tu as raison le compteur est très certainement de la connerie... » Il sembla retenir son souffle un instant de trop lorsqu'elle évoqua une nouvelle fois Mal de cette façon, comme si c'était la raison la plus logique à ses yeux qu'il puisse la rejeter. Serait-ce moins cruel de la laisser penser ainsi ? Ou de lui avouer la vérité ? Il l'ignorait, se disant que de toute façon, il aurait bien le temps d'y réfléchir s'ils devaient faire un bout de chemin jusqu'à la ramener au moins dans les beaux quartiers. Aussi le lui proposa-t-il, de la raccompagner, de la sortir d'ici, de ces ruelles dans lesquelles elle s'était finalement enfermée comme une petite souris acculée par le chat. Si quelqu'un d'autre l'avait prise en chasse, elle ne lui aurait pas échappé, la preuve en était de ces secondes, et l'idée de la laisser seule ici ne lui plaisait pas. Peut-être était-ce l'idée dérangeante que le dealer puisse tenter de reposer ses sales mains sur elle qui le tourmentait, et puis même, elle n'avait rien à faire ici toute seule, il en était convaincu. Ce n'était ni son monde, ni son univers, et il n'était pas certain que la poudre blanche qu'elle avait dissimulé l'aiderait à se sentir mieux. Lorsqu'il sentit ses doigts venir courir sur sa peau, lui aussi se figea, comme s'il n'imaginait pas qu'elle puisse faire preuve d'un tel contact avec un type qu'elle avait considéré comme négligeable lors des premières secondes de leurs échanges. Impulsivement, il tourna son visage vers elle, son regard se braquant sur les iris fascinants de celle qui parvenait à faire s'agiter son palpitant sans raison. Puis le geste prit fin, tandis qu'elle le fixait simplement... « Non. Tu ne me dois rien, d'ailleurs c'est plutôt moi qui te dois quelque chose. Si je ne suis guère polie je sais honorer mes dettes. Je te libère du remord, va donc rejoindre ta belle et oublie moi. Je pense que ce sera donc mieux pour nous deux, je concorde ainsi à ton opinion. Fuis pendant que tu le peux, je n'ai pas demandé ton aide, mais merci quand même... »


La regarder se recroqueviller à nouveau après lui avoir finalement dit merci le laissa silencieux quelques secondes sans qu'il puisse la quitter des yeux. Il ne la comprenait pas. Habituellement... mais les filles qui lui étaient les plus proches faisaient parti de la bande, les autres ne comptaient pas vraiment, n'étaient que de brèves histoires, et certaines n'appréciaient pas qu'il soit si proche de Mal ou de celles qui constituaient leur groupe. Peut-être qu'elle voulait paraître forte, mais à quoi bon dans un endroit qu'elle ne connaissait pas ? Puis il vit ces larmes qui tombèrent sur le macadam, et qui lui arrachèrent un nouveau soupir. « Je sors pas avec Mal. C'est pas une voie sur laquelle on s'engage avec quelqu'un qui a un compteur qui marche, même s'il y croit pas. Maintenant arrête de jouer les emmerdeuses qui préfèrent se débrouiller seule, en mode je me sacrifie pour que tu sois heureux, plutôt que de prendre une main tendue ! Tu ferais bien de réaliser que tu as besoin de moi. Tu sais où t'es peut-être ? Tu sais comment repartir sans faire d'autres mauvaises rencontres ? » s'il commença d'un timbre las, peu à peu, il sentit une colère sourde revenir dans ses veines, transpirer dans ses mots, alors qu'il venait attraper son menton de sa main pour l'inciter à relever son visage dans sa direction. « Et je t'ai prouvé que j'étais du genre à partir la queue entre les jambes, peut-être ? J'ai pas l'habitude de fuir, et je te laisserai pas. Tu l'as dis toi-même, tu demandes rien, mais tu en as besoin. Alors si tu fais mine de m'envoyer chier comme tout à l'heure, je te mets sur mon épaule et je te ramène à la civilisation comme un sac de patates. » La proximité perturbante de leurs traits voulait prouver de la détermination de Matthew sur le fait qu'il ne comptait pas la laisser ici. Pas dans un tel état, pas par sa faute... et pas elle. Ravissante, elle n'avait rien à envier aux princesses d'autrefois, ni la prestance pourtant presque oubliée à cet instant, derrière la fragilité que tout son corps dévoilait, cette délicatesse brisée qu'elle avait révélée à travers ses mots, ces blessures qu'elle dissimulait derrière un mauvais caractère. Mais il avait besoin de la savoir en sécurité, plus qu'une envie, une nécessité sans doute causée par ce lien qu'il nierait avec hargne vu le caractère de Noor. Besoin de... son regard dévia brièvement sur ses lèvres, à la fois envieux et curieux de savoir ce qu'elle lui ferait ressentir, mais il releva son regard vers le sien. « Les chevaliers ne laissent les princesses que lorsqu'elles sont en sécurité, pas avant, alors debout, Princesse. » glissa-t-il sous un sourire taquin, ses doigts glissant jusqu'à sa joue.

   
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Sujet: Re: Aftertaste   Dim 22 Nov - 19:56

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Frêle petite poupée de porcelaine au visage de nacre, elle semble si fragile assise ainsi à trembler de tout son corps. Elle ne sait pas elle-même si c'est l'émotion ou le froid qui la fait s'agiter ainsi. Elle est perdue dans ses pensées et dans ses sentiments, noyée dans l'incertitude et passant pour une véritable folle de passer d'un comportement à l'autre. D'ordinaire la jeune fille n'est pas si inconstante et elle sait parfaitement maîtriser chaque émotion, dissimulant derrière un sourire fade tout ce qu'elle peut ressentir pour que personne jamais ne puisse l'atteindre. Cependant il n'avait fallut que quelques mots à Matthew pour faire s'écrouler tout ce contrôle de soi et cette carapace qui s'était écroulée sans opposer de résistance. Ce pouvoir qu'il possédait lui faisait peur, et elle redoutait de se trouver en présence d'un être ayant un tel contrôle sur elle, l'attirant inéluctablement vers lui sans qu'elle puisse y faire quoique ce soit, elle ne savait d'ailleurs même pas elle même si elle souhaitait réellement le voir fuir ou si cela la tuerait.

De nouveau son séduisant timbre grave perce le silence et se plante dans ton cœur le faisant s'accélérer toujours un peu plus. Elle reste figée dans son regard, ne voulait pas que leur échange se termine, il te livre son nom et il sonne comme une gourmandise alléchante à ses oreilles, elle aime beaucoup ce prénom qui lui va bien. Elle s'interroge un certain temps avant de lui répondre, à comprendre pourquoi il s'appelle lui même un Robin des Bois mais elle n'a guère tous les éléments pour finaliser ses pensées et elle décide qu'après tout cette question n'est pas si importante. Avec un petit sourire pour la première fois sincère et rayonnant elle lui livre également son prénom.

« Moi c'est Noor. C'est dommage gentleman t'allait bien comme surnom. Je te crois néanmoins, pour cette partie là tout du moins. »


En effet la demoiselle n'est pas du genre à donner sa confiance si facilement et il ne la piègera pas ainsi. Cependant même si elle ne le connaît guère, elle sait, au plus profond de son être que ce bel inconnu ne lui ment pas, elle ne sait pas comment elle peut en être aussi intimement persuadée alors que dans le fond elle ne le connaît pas du tout, mais son cœur lui souffle qu'il bat en écho avec le sien et qu'en vérité elle le connaît depuis toujours car ils sont fait de la même trempe. Cette réflexion conserve un temps le sourire sur ton visage, mais une fois de plus l'ambiance est gâchée par l'idée qu'il a déjà une autre personne dans sa vie. Elle se recroquevillait de nouveau pour se soustraire à son regard lorsque le timbre de sa voix changea, il semblait de nouveau las, et presque en colère sur la fin. Il lui dévoilait qu'il ne sortait pas avec la demoiselle qu'elle avait vu à ses côtés quelques minutes auparavant. Une fois encore ton sang ne fait qu'un tour et malgré les papillonnements que créent sa main sur son menton qu'elle emprisonne tu voudrais toi aussi te mettre en colère. Tu les as vu ! Une telle proximité ne s'explique pas par quatre chemins, tu sais qu'il ne te ment pas, mais c'est qu'alors il se ment à soi-même.

« Tu ne sors peut être pas avec elle mais tu l'aimes, et c'est réciproque, s'il n'y a que le compteur qui a tout empêché entre vous, je pense qu'à présent le soucis est réglé. Je vous ai vu, et votre attitude ne souffrait pas de mensonge, vous tenez beaucoup l'un à l'autre et bien plus qu'amicalement ou fraternellement. »


Cela la tuait presque d'évoquer cette fille dont elle ne connaissait strictement rien à par l'amour dévorant qu'elle vouait à Matthew, de cela elle en était formelle et cela la faisait bouillir de rage, d'une jalousie meurtrière même. Cependant Matthew ne lui laissa pas le soin de pouvoir de nouveau entrer dans une colère mémorable, il éteignit toute velléité de rébellion par son ton ferme et autoritaire, mais aussi par la douceur avec laquelle il lui enjoignait de le suivre. Elle ne voulait plus lui résister, et elle acceptait volontiers le peu de temps qui lui était offert de profiter de la compagnie de son âme sœur, elle était sûr qu'une fois qu'il aurait soulagé sa conscience en la raccompagnant il ne souhaiterait absolument pas continuer à la fréquenter. Elle se demandait même s'il ressentait les mêmes choses qu'elle, ces impressions et sentiments si étranges et déroutants, ou si sur lui le charme n'avait pas du tout opéré.

Il était avec une autre, tout de moins sans se l'avouer. Cela la tue presque de l'avouer, le dire à voix haute rendait cela presque trop réel. La douleur saisissait son cœur rien que de penser à la façon dont il avait l'air inquiet à l'évocation de cette autre fille. Noor avait l'impression dérangeante de venir interrompre quelque chose, de n'être que la troisième roue d'un duo parfait. Malgré tout elle se laisse emmenée par celui qui est son âme sœur, elle ne l'a volé à personne d'ailleurs, pas comme cette fille qui s'accrochait à lui. Docilement elle se laisse entraîner par son entrain et sourit presque à la perspective de se faire trimballer comme un sac à patate.  

« Ce ne sera pas nécessaire je te suis. Je l'avoue je suis perdue, et je ne sais même pas me battre en vérité. Mais surtout ne le répète à personne d'autre. »


Elle avait murmuré cela sur le ton de la confidence, souhaitant partager avec lui un secret, et elle était presque contente de créer avec lui une petite boule d'intimité qui n'appartiendrait qu'à eux. Plongeant ses iris dans ceux de Matthew elle faillit presque rougir et ne pu longtemps soutenir son regard. Son enthousiasme était presque communicatif et elle souriait à présent très sincèrement. Cependant au fur et à mesure qu'elle lui répondit une pointe de tristesse vint napper son visage et voiler quelque peu ses paroles.

« Oui tu m'as prouvé que tu étais assez combattif, d'ailleurs chapeau, généralement lorsque je crie un peu fort tout le monde part en courant. Dis moi cependant chevalier, une fois que je serais de retour en sécurité tu me laisseras moisir dans ma tour dorée ? »



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Aftertaste

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