Grosse écharpe snood qui t’entoure le cou. Grosses mailles de laine pour couvrir ta peau, laisser l’air chaud contre celle-ci. C’est pas le moment t’attraper la crève, tomber malade. Le nez qui coule ce n’est pas sexy, encore moins la tonne de mouchoirs à trimballer derrière toi pour vider des sinus bien trop comblés. Mains aux fonds de tes poches. Le long de la rue, tu flânes, manteau bleu marine qui s’accorde à tes yeux foncés par le temps grisâtre de l’hiver installé depuis quelques jours. Rendez-vous avec cette blonde blonde, corps de danseuse. La tour Eiffel en point de rencontre, aussi grande et finement taillée que de cette fille. Doux regard bleuté, sourire sucré d’une pomme d’amour à croquer. BRYDEN cette jeune femme que tu connais depuis quelque temps, assez pour l’inviter à te casser la gueule, à tâter de ton beau fessier sur la glace, le sol gelé. Tu t’ne fiches après tout, c’est drôle, elle va surement t’humilier même. Souple comme elle doit être, habile et stable.. Tu vas te ridiculiser avec ta dégaine de poteau, la grâce d’un maçon. Tes mains frottées entre elle, tu attends la jeune femme, cherchant d’un coin de l’œil une touffe blonde parmi les gens au milieu des petits cabanons de bois du mini village de noël. Je voudraaaaais un bonhomme de neeeeeige. L’enfant du diable qui passe à côté de toi, tenant la main de sa mère, parole de Satan à la bouche. Goooooooood mother. Arrêtez cette mélodie du malheur ! Puis qu’elle se bouge blondasse, on va pas se peler les loukoums trois ans non plus.

Cette fille te rend malade. D’autant par sa dégaine atypique, ses tatouages Tu n’aimes pas l’hiver. Il fait froid, tout le temps. La neige. T’aimes pas la neige, ça glisse, ca mouille et c’est froid.  Tu fais l’effort de venir, ici. De vouloir passer du bon temps, avec BRYDEN. Tu ne sais pas où elle est, si elle est arrivée, si elle va venir, tout simplement. C’est peut-être un peu trop weird pour elle, de venir ici, avec son « patron ». Tu te considères pas vraiment comme ça d’ailleurs juste.. Tahar. Tu es Tahar pour ces filles, rien de plus, rien de moins. Tu te cailles, les poils qui se dressent, malgré toutes les épaisseurs de fringues que t’emplies pour essayer d’avoir, un peu chaud. Ce gosse que tu veux tuer. Cette main que tu sens sur ton cul. Héé ! Tu sursautes, un peu. T’es yeux dressés sur elle, petite blonde que tu cherchais. Enfffin trouvée ! C’était long. Telle te fait attendre celle-là. T’en réduiras sa paye à la fin du mois. On fait pas attendre Aladdin, ho ! comment va le plus poilu des danseurs du ventre ? Comment va la plus européenne des danseuses orientales ? Blonde, blanche.. Y’a rien d’oriental chez cette fille. Ne pas du tout destiner à faire ce pour quoi tu l’as voulait dans le spectacle. Mais pourtant elle se débrouille pas mal dans le déhanchement des fesses, hein. T’oses à peine imaginer pour le reste. Elle a bien appris à se dandiner comme ça quelque part, non. Tu roules des yeux, détournant la tête, agacé. La voix chaude et carrément désagréable qui se siffle dans l’oreille. L’Égyptienne qui ramène ses couilles auprès de vous. Ah tiens ... J't'avais pas vu. J'te demande pas si ça va, je m'en fou un peu et je suppose que non vu ta tête ! Elle t’agace. Elle t’énerve. Cette fille te pompe l’air autant qu’Omar Sy avec son nom trop écarté. Redescend sale rat. J’ai pas l’envie d’te rabaisser au niveau de simple gonzesse auquel tu devrais te ranger plus souvent. T’as froid, commence pas à faire chier Tahar. Qu’elle se calme, elle, son sang un peu trop chaud. On pourrait presque voir d’la vapeur se dégager au dessus se tête, ses cheveux façons Shy’m coupe au bol. Elles vont jouer dans la même cours aujourd’hui, ce sera la chute pour les deux ! Bon, j'sais danser c'est clair mais moi et la glace on est pas copines. Tu voudras bien que je me tienne à toi, Bryden ? Tu rigoles, en poussant les deux jeunes femme de l’épaule sur ton passage. T’as peur de te froisser un muscle l’égyptienne ? C’pas connu que les pyramides soient fragiles j’suis déçu. Tu lui fais un clin d’oeil en prenant les patins qu’on te donne à ta taille. Vite enfilés d’ailleurs. Okaaaaay, on va faire un truc. A chaque chut, j’enlève cinquante euros d’votre paye. Sadique, pervers. Oui, c’est toi, et t’es fier tu rigoles face à leur visage, face à BRYDEN et sa petite moue d’ange. Tes yeux se posent en arrière-plan, derrière la danseuse blonde. Deux silhouettes, blondes, sveltes. Tu reconnais sans difficulté IZZY. Merde.. ! Ton âme sœur là. Il fallait qu’elle vienne à la patinoire, ce jour la. Sa copine aussi blonde qu’elle, une Russe ? Des Russes. Partout, tu veux pleurer sur ton destin. Un regard, fixe. Quelques instants en direction d’IZZY. Tu finis pas tourner le regard ailleurs, sur la piste en t'adressant à tes danseuses. Bon alors les vagins, vous êtes prêtes ?

Quel idée de s’être mis en tête d’aller faire du patin à glace près de la Tour Eiffel, peut-être parce que tout le monde en parlais et j’étais curieux d’aller mettre mon talent de pas doué sur le terrain. Faut pas être bête mais j’avais pensé à mettre une double couche au niveau de mon cul… parce que je me doutais qu’il allait prendre cher aujourd’hui. Je m’étais présenté devant l’accueil pour récupérer des patins, j’étais venu seul dans le but de connaître des gens… Il y avait déjà quelques personnes présentes sur la glace, des amis peut-être des couples même quand on en voit certain. Tout cela me rappelait ma solitude quotidienne… enfin, ce n’était juste pas le moment encore. Une fois mes patins mis aux pieds, en imaginant que je les avais bien enfilés. J’étais prêt à faire mon premier pas sur la glace, si celle-ci est très populaire en Russie, je n’avais clairement pas le temps et l’envie de me ridiculiser devant tout le monde. Mais aujourd’hui, j’étais décidé à réussir en espérant que personne ne vienne à me toucher… J’avais repéré Tahar dans un coin avec plein de fille –comme d’habitude, j’ai envie de dire. On va tout faire pour l’éviter et ainsi vivre une journée rempli de bleu et de cascade délirante. Je me lance finalement posant un pied sur la glace puis le deuxième, je m’accroche à la rambarde en essayant d’avancer du mieux que je pouvais… Ca marchait comment au juste ?

Le patin à glace, tu adorais ça. Quand tu avais appris que la patinoire s'installait sous la Tour Eiffel, tu avais sauté de joie. Bon, le temps en France ne se prêtait pas encore tout à fait à l'ambiance de Noël, mais peu importe. Tu avais enfilé ton perfecto, un jean et un pull et tu n'avais pas mis longtemps pour rejoindre la patinoire. Il y avait pas mal de monde déjà, ça te faisait plaisir devoir les gens réunis après les événements tragiques qui avaient secoués ta ville et ton pays. Tu regardais autour de toi pour voir si tu reconnaissais des têtes connus et effectivement, tu croisais le regard de Tahar, entouré par plusieurs jeunes femmes. Tu pinçais les lèvres et lui faisais un léger signe de la main. Puis quelques secondes après, le visage d'Edern passait devant tes yeux, il était en train de patiner, seul, sur la fausse glace. Enfin du moins il essayait, il était cramponné à la barre et semblait ne pas vouloir se lancer. Tu souriais. « EDERN ! » criais-tu à son attention. Tu lui faisais un grand signe de la main et t'empressais d'aller enfiler tes patins à glace près de la patinoire, afin de le rejoindre sur la piste. Le patin à glace, tu l'avais longtemps pratiqué quand tu étais plus jeune, et cette passion ne t'avait jamais quitté. Tu glissais légèrement sur la piste pour arriver jusqu'à ton ami et tu le serrais dans tes bras avant de lui prendre la main pour patiner avec lui, l'aidant à prendre confiance. « Laisse moi t'aider, tu verras dans cinq minutes tu seras un pro. Ça fait un moment qu'on s'est pas vu, tu vas bien ? »

Well, si je ne me suis pas étalé sur la glace c’est que j’ai vraiment de la chance aujourd’hui. Mon karma ne doit pas être si mauvais que cela aujourd’hui, on va prier pour cela dans tous les cas. Je finis par me retourner vers la personne qui venait d’hurler mon nom et qui m’a pour le coup totalement perturbé. Emilia s’avançait vers moi et un grand sourire s’affiche sur mes lèvres quand ma meilleure amie se rapprocha un peu plus. Elle est folle de me lancer comme cela alors que j’étais clairement une calamité dans ce genre de domaine. Je vais plutôt finir avec des bleus sur le cul si tu veux mon avis… Doucement, je vais tomber si tu continues à avancer aussi vite. dis-je en serrant les fesses par peur de me ramasser la tronche comme une pauvre merde, chose que j’étais totalement capable de faire dans la seconde. Je fus surpris de voir un mec (Edouard) s’approcher de nous, enfin plutôt d’Emilia quand on voit où il pose sa main et la façon qu’il a de me saluer moi… Très agréable, enfin je lui sers tout de même la main par respect. Edern Borowski, enchanté… Vous connaissez Emilia ? demandais-je en tournant ma tête vers Emilia, la questionnant du regard. Monsieur semblait jaloux de ma présence au côté de la demoiselle… Un couple se forme ou bien ?

Tu riais à la remarque de ton meilleur ami et ralentissais la cadence, tout en le forçant à ne pas s'arrêter quand même. Tu adorais patiner, tu te sentais libre sur la glace, et tu regrettais de ne jamais prendre plus de temps pour exercer tes passions ou tes hobbies. Le patinage, la danse, le jogging. Tu étais très sportive, ton éducation s'était très souvent résumée à "un esprit sain, dans un corps sain". Tu t'apprêtais à avancer un peu plus vite mais c'était sans compter sur Edouard, qui débarquait sans prévenir, posant sa main sur tes reins. Pardon du retard ? Comment ça ? Tu levais les yeux au ciel. Il était vraiment pas croyable ce mec. Il saluait ensuite Edern et ton meilleur ami te lança un regard interrogatif. Merde. Tu allais répondre lorsque deux magnifiques blondes s'avançaient vers toi. Tu ne les connaissais pas, mais apparemment, elles, elles connaissaient bien Edouard. Maintenant c'était à toi de lancer un regard interrogatif au jeune homme à tes côtés. « Edouard, je te présente Edern mon meilleur ami. Edern, voici Edouard... un ami. » Oui. C'était pas ce qu'il était mais bon, vous étiez quoi au juste ? Tu ne le savais pas toi-même. Un couple aux yeux de sa mère, des amants doublés de rivaux en réalité. C'était le bordel, vous deux. Tu souriais timidement à ton meilleur ami comme pour t'excuser de l'intrusion du beau brun. Tu ne savais pas qu'il allait venir et encore moins qu'il allait venir t'aborder comme ça, en prétextant même un rendez-vous avec toi. « Et... ses amies, apparemment. » ajoutais-tu avec un petit signe de la main en direction des deux jolies blondes.

Et moi j'ai l'habitude que les gars comme toi ferme leur gueule quand j'parle. Papa et Maman ont pas dû te l'apprendre ... A mon tour d'être déçue.Les yeux qui roulent vers le ciel, un ricanement intérieur qui fait résonner un peu partout dans ton petit toi d’égoïste. Elle te fait marrer, son nez qui se plisse quand elle fait la meuf en colère, ses yeux foncés qui tentent de te transpercer de toute leur froideur. Tu connais pire. Tu connais Izzy. Quand tu as cette Russe dans tes contacts, n’importe quelle autre personne est dans l’incapacité d’être aussi gelée que cette fille-là. Détends-toi l’chich kebab. C’est noël nan ? Tu lui fais un sourire, le genre à énerver. Sourire malicieux. Tu lances un jeu. Assez sadique pour t’faire rire. Tu sais bien qu’elle est pas riche la p’tite égyptienne des dunes. Tu l’sais, ça s’voit à ses fringues des Emaüs. Cinquante euros ? C'est tout ? Elle fait la maline, elle se donne son genre. Encore. La fille inaccessible qu’elle joue. Elle te fait rire. La faire chier va en devenir un obsession. Elle avec. Tu ne lui réponds pas, regardant au loin la petit groupe, IZZY, EMILIA qui te fait signe.. Signe que tu ne rends pas. Frozen qui partage ton compteur te paraît bien plus intéressante à regarder. C’est mieux de voir d’où vient l’ennemi, pour mieux fuir quand il approche. T'as vu un fantôme ou quoi ? Enfin passons, j'relève le défi. Tu me payes mes patins ? Tu ricanes en sortant quelques billets de ta poche, en direction du guichet pour retirer des patins. C’est pas ce genre de patins que j’ai envie d’t’offrir. Un petit clin d’œil qui se dessine sur ton visage. Les patins à votre taille retirée. Cul posé sur le banc pour enfiler. T’inquiète pas, si tu t’fais mal, j’me porte volontaire pour le bouche-à-bouche. J’suis chaud comme le sable, j’peux réanimer un mort ![/color][/i]