Spectacle, classique. Truc de riche. Des tutus qui virevoltent dans tous les sens comme des tissus qu’on lance en l’air sous la douce mélodie des serviettes de Patrick Sébastien. C’est pas un style de danse que tu aimes bien, après tout, toi t’es un mec orientale. Tu puises tes origines bien loin d’ici, t’es plutôt tourné sur un spectacle qui parle de beurettes de chicha quoi. Pourtant tes venu, bien habillé, beau jean ajusté, une veste proprement repassée. Toujours aussi élégant après tout. Tu es venu seul, Fahad étant sûrement occupé à serrer ailleurs plutôt que d’te répondre à un message. D’ailleurs t’hésiterais presque à lui en parler après tout. C’est la honte d’aller voir du classique quand même. C’est pas l’élément premier qui tape dans vos gênes. Tu tes assis, quelques rangs plus loin de la scène. Le noir, le spectacle. Ces filles qui dansent en harmonie sur le sol noir et les décors de lumières. Gauche à droite, yeux illuminés devant cette fille. Semblerait qu’elle soit blonde. Peut être avec des yeux bleus. Difficile de savoir. Yeux ébène rivés sur elle. Juste elle.. Pourquoi elle ? Tu ne sais pas. Ses courbes, son élégance. C’est elle qui t’attire du regard. Elle te capte sans même le savoir. Tout le long des chorégraphie toutes très techniques bien que tu ne connaisses pas grand-chose quand on parle d’autre chose que des culs qui se déhanchent dans le son de grelots accrochés à la taille. La musique s’arrête, les gens s’en vont, critique, souris, d’autres arrivent à pleurer devant ces filles qui ne font que leur métier, danser, émouvoir les gens. Tu sors à ton tour, laissant se balader une idée en tête. Sans un mot tu rejoins l’entrée des artistes et sans mal tu te faufiles par la porte. Le vigil te laisses entrer. A quoi ca sert d’acheter des billets, des pass vip quand on peut sortir le porte monnaie directement sur place. Heeein ? Tu traverses les loges, une énième pensée à la blonde. Cette blonde. Pas n’importe laquelle. Celle que tu as en face de toi. Seule, dans une grande pièce remplie de costume, de maquillage et d’objets de sortir pour cheveux qu’on appelle couramment, peigne. Ton épaule reposée contre l’encadrement de la porte. Elle ne t’a pas vu, occupée à se démaquiller. Bras croisés contre toi. Sourire sur tes lèvres. Très beau spectacle… humm… Bry ? Tu arrives à peine à lire ce qui est marqué sur son peignoir suspendu à sa chaise, les lettres cachées entre elles à cause du pli du vêtement.

Il y a de ces personnes qui ont en horreur le concept du métro, boulot, dodo. Et ceux qui, comme moi, pourrait en vivre indéfiniment. Il est clair que lorsque tu fais un métier que tu n’aimes pas, tu n’as qu’une envie, c’est de passer immédiatement à l’étape dodo. Moi, je pourrai passer mes journées à faire mon boulot. A danser. Et, en tournée, c’est un peu ce que l’on fait. Bien que durant mes jours de repos, j’en profite pour sortir. Sauf depuis que je l’ai rencontré, lui… Depuis que mon compteur m’a fait comprendre que je l’ai rencontré, que je l’ai trouvé. Je n’ai jamais pensé que trouver mon âme sœur serait une bonne chose et maintenant que c’est le cas, je le pense encore moins. Je n’arrive pas à me faire à cette idée et je suis chaque jour déconcentrée. Son image me reste en tête et elle ne me quitte plus. Je trouve cela dérangeant. Moi qui suis loin d’être de nature empotée ou maladroite, je le suis ces derniers jours. J’ai failli me faire renverser deux ou trois fois dans les rues de Paris. Je ne m’en souviens plus trop. J’ai fait tomber énormément de choses au sol aussi. Mais le seul moment, le seul endroit où je ne deviens pas maladroite, où je ne pense plus à lui, c’est ici, sur scène. Je m’évade totalement et je ne pense qu’à offrir une représentation incroyable aux personnes qui nous ont fait l’honneur de se déplacer. Je ne pense qu’à mes pas, mes gestes, la position de mes bras, de ma tête. Si j’arrive à faire des pointes magnifiques et des pirouettes bien plus belles encore. Et quand le rideau se baisse, j’ai un petit pincement au cœur, mais je pense à la représentation qui suivra celle d’aujourd’hui et je me sens tout de suite mieux. Mais pour l’heure, je retire mes pointes et je me dirige vers les coulisses, pieds nus. Le sol est froid mais j’adore cela. J’ai horreur de la chaleur, de l’été, la transpiration. J’en ai des frissons rien que d’y penser. Mais j’aime l’hiver, les feux de cheminée, les grosses chaussettes et le gros pull qui nous tiennent au chaud et la tasse de lait au chocolat, la grosse tasse bien fumante. Et surtout, surtout, les câlins qui réchauffent. La seule chose que j’aime durant l’été, c’est la plage. Parce que l’eau est froide en quelque sorte et que cela fait du bien. J’arrive donc dans la loge. Je suis seule, entourée de costumes, de miroirs, de lumières et de solitude. Mais j’aime cela également. Je n’aime pas être entourée d’un tas de monde. Hormis mon public. Eux, je pourrais en être entourée toute la journée. Je m’assois sur ma chaise, devant le miroir et je me démaquille. Je finis par sursauter en entendant cette voix masculine. Je n’avais pas entendu la porte s’ouvrir. Il s’adresse à moi et je lève la tête pour voir grâce au miroir, le visage de cet homme. Je reste béate d’admiration devant son français excellent, sa beauté. Je me lève et me retourne. Merci… Bryden en fait et… Vous… Vous êtes ? Je me trouve ridicule avec mon accent british et mon français qui reste juste… Correct ! Je me mets à rougir. Moi, Bryden, je rougis devant un homme, pour un simple compliment, un simple physique. Je détourne le regard. Je n’ose pas m’approcher de lui ou même lui demander d’entrer. Je pourrais l’assaillir de questions, là, tout de suite mais, honnêtement, aucune d’elles n’arrivent à sortir.

Tout permis, sans gênes. Fardeau d’être aussi con et pourtant. T’assumes pleinement d’être le chieur de service. Celui avec un excès de confiance, celui qui n’a qu’à sourire pour rentrer où il veut. T’es ce genre de p’tit con de riche c’est ça ? Le fils de ? Après tout, oui, t’es un fils de. Ton père est riche, dirige une multinationale, ton frère a créé Eros, la plus grosse entreprise de love dans ce monde. T’as famille, c’est pas n’importe quoi. T’es fier d’en porter le nom bien que tu montres le contraire. T’es rentré comme ci c’était chez toi, mode plage. Sors les tongs et le paréo. Cette grande pièce, la porte ouverte, tu cherchais cette fille. Blonde, grande trop grande. La voilà, en face de toi, assise, son chignon à moitié défait qu’elle a surement frotté pour laisser respirer ses bulbes de cheveux trop compacté par toutes cette laques effets cheveux gras. Oui, on ne va pas le nier. Les danseuses classiques ont un effet cheveux gras gentiment accentué par la lumière qui ne les quitte pas d’une ballerine sur scène. Tu restes la, quelques instants à l’admirer, la regarder, un sourire aux lèvres, bras croisés contre ton torse. Tu décides de parler, la surprendre. Bah ouais. C’est carrément surprenant de voir un mec aussi beau à sa porte hein ! Et au vu de son accent qui te fais carrément ricaner, elle ne doit pas en voir souvent des beaux p’tits mâle dans son pays de roux tout blancs. Merci… Bryden en fait et… Vous… Vous êtes ? Anglaise, sûrement. Ou plutôt.. Venant d’un des pays du nord là bas, la où la flotte tombe trop souvent. Loin d’chez toi quoi. C’est cool Bryden, ça sonne.. Anglais ? Américain ? Nan. T’es anglaise. T’as pas une tête d’américaine. Tu redresses ta veste en soupirant un instant. Désolé si j’t’ai fait peur. Tu rentres dans la pièce en regardant un peu partout, mec sans gênes. Limite tu pourrais faire flipper. Ca fait longtemps que tu danses ?

Il a l’air très à l’aise, seulement, le hic, c’est que de mon côté, je ne le suis absolument pas. Je pourrai d’ordinaire discuter des heures entières, mais là, c’est loin d’être le cas. Il a l’air tellement sûr de lui, tellement confiant et moi, pas du tout. Je suis coiffée étrangement, à moitié démaquillée. En fait, j’ai l’air d’un raton laveur avec mon œil cerné de maquillage noir. Il ne me manque plus que le teint grisâtre et je suis au top de l’animal là. Rien de félin en moi actuellement. Rien de fort en moi. J’ai l’air d’un fucking rongeur. Je me concentrais sur ses pieds, ou plutôt, ses chaussures. Elles sont belles ses chaussures non ? Elles sont… Je me fous de ça, ce n’est pas possible ! Reprends-toi Bryden, bon sang ! Je suis Londonienne oui… Mais ça a quelle tête une américaine ? J’étais sceptique. Qu’il comprenne que j’étais anglaise grâce à mon accent passait complètement, mais grâce à ma tête. Il voulait dire quoi par là ? J’avais quel genre de tête à ses yeux ? Je ne savais pas trop comment le prendre du coup. Je croisais les bras, avant de les décroiser aussi vite. C’est pas grave, vous m’avez fait peur dans le bon sens… Une… Bonne surprise ! J’en ai un peu marre de devoir réfléchir avant de parler. Je réfléchis pour tout, sauf pour parler. Je ne sais pas, c’est censé venir tout seul ça. Mais non ! Là, c’est dur. Le français est beaucoup trop compliqué à parler. Je suis obligée de me concentrer pour ne pas dire un mot de travers ou dire le contraire de ce que j’étais censé dire. Pour ne pas faire un lapsus révélateur et tout ce qui va avec. Je passe ma main dans mes cheveux encore attachés, en chignon. Je finis d’ailleurs pas le défaire. J’ai chaud. Ce qui est illogique. Je suis censée avoir chaud maintenant que je les ai lâchés. Mais non, je suis bizarre. Je ne suis pas dans mon état normal. Ce doit surement être à cause de la représentation que je viens de faire et donc, la fatigue également. Il rentre, s’approche de moi. Je passe ma main dans mes cheveux à nouveau tout en regardant le sol. Mais que veut-il, sérieusement ? Je danse depuis mes… 5 ans ! Pourquoi ? Tu as d’autres questions à me poser ? Evidemment, ce genre de phrase, je le garde pour moi. Je ne me vois pas trop lui rentrer dedans. Lui parler agressivement alors qu’il vient gentiment vers moi. Je ne suis pas comme cela, ce n’est pas mon genre. Mais j’aimerai beaucoup lui poser la question. Quel est votre nom à vous ? Ce serait quand même pas mal de mettre un nom sur ce visage, ce physique et surtout, cette personnalité qui me trouble tant. Puis, cela me servira à savoir qui est devant moi, tout simplement. Je ne vais pas l’appeler monsieur ou truc tout le temps quoi. Bien que truc ou machin soient un peu fort comme noms.

Je suis Londonienne oui… Mais ça a quelle tête une Américaine ? Oui c’est ça. Ca à qu’elle tête une américaine Tahar ? Les Américains, c’est bouffis, c’est gros. C’est connu, il sont tous gros, obèses. Des tas de gras qui se baladent sur le sol père de la liberté. Berceau du rêve à l’état pur à ce qu’il paraît. Mon cuuul, c’est que des gens cool, dans un pays cool, avec un président cool. T’aimerais y aller, en voyage. Visiter. Te casser loin e ta famille qui te manquerait trop. Quoi que là-bas ton père vit à New York tu ne serais pas beaucoup dépaysé. Tu ricanes, son accent. Il est si mignon, si doux. Si anglais. Tu l’adores. T’en es déjà fou avant de la connaître. Mignonne, gracieuse, une voix à croquer. Cette file te fais craquer depuis plus de deux heures depuis que le spectacle à commencer. T’imaginais son visage, sa voix, le reste. Tu as toutes des interrogations de concrète devant toi là. Et t’es loin d’être déçu. Les Américaines sont excentriques. Les anglaises sont élégantes. C’est vrai que c’est pas très connu une miley cyrus made in Angleterre, hein. Les anglaises sont belles, douces, très élégantes. A l’image de leur pays, après tout. C’est pas grave, vous m’avez fait peur dans le bon sens… Une… Bonne surprise ! Elle est stressée ou elle cherche son français quelque part dans sa p’tite tête mignonne ? Surement les deux à en voir son visage innocent te regarder. Arrête de me vouvoyer j’te jure, c’est trop stressant ! Peut être qu’elle sait pas faire la différence entre le tu, le vous. C’est le français, trop compliqué pour les p’tits joueurs d’anglophones. Tu rentres dans la pièce, tes yeux qui regardent partout, tout et rien à la fois. Les costumes les chaussures.. Les p’tits gâteaux qui te font de l’œil depuis l’instant om tu viens de les croiser. Le doigt agile qui attrape un biscuit, entre tes dents, le délicat petit gout sablé qui ravit tes papilles de gourmand. Sale gros au corps parfait ouais. Elle danse depuis cinq ans, depuis toujours, peut-on dire. Tu l’admires. Un nouveau sourire s’affiche sur ton visage, tu es calme, tout doux. Tu aimes bien cet endroit. Tu aimes bien sa compagnie. Tu aimes bien cette Bryden qui ne connaît même pas ton nom d’ailleurs. My name is Tahar. Tahar Al-Zahâr. Peut être va telle en reconnaître le nom. Peut être qu’elle a déjà entendu parlé de ton spectacle qui en porte le même nom. Spectacle qui se produit dans de petites salles. T’inquiètes. Tu vas réussir à les exhiber plus loin que de petits bars tes chamelles sexy en voiles. Tu reprends un autre gâteau, nouvelle bouchée. Aaaaaarrg. Tu manques presque de t’étouffer cette miette qui passe mal, la bitch ! Tu tousses comme un con devant elle. L’étouffement. La panique dans ta tête. Tu vas mourir, maintenant. C’est fini. Ali aaaaabaabwaa the end ! tu reprends tes émotions sans t’empêcher de rire, seul. Débile ! Ho merde ! Pardon, j’ai vu la mort, Allah me tendait la main. Allah akbar mais toi tu veux bien rester là ouais. Tranquille. C’était trop con de mourir maintenant, j’ai pas fini le Taijin de midi ho ! Tu t’assois devant elle, sur l’autre chaise, en essayant de calmer ton rire. J’ai une proposition à te faire Bryden. Je veux que tu viennes danser dans mon spectacle. T’es yeux foncés scrute les siens, clairs. Bleu passion. L’air sérieux. J’ai adoré te voir danser.

Les anglaises sont élégantes. Je me fous complètement de ce qu’il dit sur les américaines. Je me concentre sur le passage qui concerne les anglaises. Nous sommes élégantes. Je suis plutôt d’accord avec lui. Je me mets à rougir et je ne sais vraiment pas où regarder. Il faut vraiment que je me ressaisisse. Mais je n’y arrive pas. Et je ne comprends pas pourquoi cet homme me fait autant d’effets. Il n’a rien de particulier pourtant… Si ce n’est… Enormément de choses. Il entre dans la pièce et du coup, s’approche de moi. Il est devient soudainement beaucoup moins distant de moi physiquement. Il n’est pas non plus collé à ma personne, mais quand même. Je suis sûre que la fatigue me joue des tours. Cela ne peut pas être autre chose que la fatigue. Je me passe les mains dans les cheveux et finis par retirer les quelques pinces à cheveux qui servaient à maîtriser les mèches rebelles de mon chignon. Je sens que mon visage est soudainement moins lifté. Il se sent revivre et moi aussi. C’est le seul inconvénient de la danse en fait, cette coiffure insupportable qui vous donne mal au visage, à la peau, au cuir chevelu et qui vous donne l’impression d’avoir fait du botox tellement votre peau est tirée. Je reste figée quelques instants sur son nom de famille. Cela me dit quelque chose. Vraiment. Puis j’aime le fait qu’il se présente dans ma langue maternelle. Bien qu’il n’ait pas non plus fait une phrase de dingue, mais cela me faisait réellement plaisir. Al-Zahâr… Ce nom me travail ! Il me dit vraiment quelque chose. Il me sort de mes pensées en s’étouffant. Je pose ma main devant ma bouche pour cacher se sourire qui manque de se transformer en rire. La gourmandise est un vilain défaut et on en paie rapidement le prix. Il venait d’y goûter. Bien plus vite qu’il ne le pensait. Et tu n’as pas pensé à attraper sa main ? Je me sens tout de suite plus à l’aise. Je ne sais pas s’il est naturellement comme cela ou s’il agit de cette façon pour me mettre plus à l’aise, mais ça me détend et je suis tout de suite plus en confiance en sa compagnie. Il a l’air de quelqu’un qui se fout de tout. Des règles, du ridicule, de la politesse aussi. Je dis cela à cause de façon de se servir gratuitement et sans-gêne de mes gâteaux. Je pense que c’est son dieu, Allah qui l’a puni. Je suis d’ailleurs plutôt d’accord avec cela. Il l’a mérité ! Si tu l’avais fini, tu ne te serais pas servi ici et… Tu n’aurais pas rencontré… Allah ! Simple conseil ! La prochaine fois, qu’il finisse son plat du midi alors ! Je lui lançais un petit sourire en coin. Je ne m’ouvrais pas totalement à lui non plus. J’essayais juste de me montrer moins timide et d’être un peu plus… Bryden ! Il s’assoit à côté de moi ou, devant moi, je ne sais pas trop. Je pose mon regard au-dessus de sa tête. Une nouvelle fois, j’évite son regard. Je me mets à rougir quand il complimente ma façon de danser. Trop d’émotions en une seule journée. Je suis toute émoustillée. Merci mais… Votre spectacle raconte quoi ? Je ne sais même pas si ma question veut dire quelque chose. Mais j’espère qu’il la comprendra et y répondra également. Je veux dire, il est beau. Son nom me dit quelque chose, il me complimente, etc… Mais je ne peux pas accepter une offre lancée comme cela, dans ma loge sans prendre connaissance du type de danse, du type de spectacle. Je dois absolument tout savoir avant de m’engager là-dedans, du moins, en partie, évidemment.

Le gâteau à voulu t’assassiner. Te tuer. La mort. Honnêtement la mort était proche de toi, elle aurait prit ton âme, ton corps serait resté vide de toute beauté intérieure. Quoique celle extérieure et tout aussi baisable. Tu ricanes, Allah à voulu te prendre. C’est mal, jamais tu devrais mourir aussi jeune. T’as pas fini de regarder les cul danser en voiles devant toi. C’est tout de même trop plaisant pour mourir ça. Volupté, sexy. Y’a rien de mieux que de la danse orientale. Ces hanches qui se mouvant en harmonie sur la musique. Huuum. Ca te donnes l’eau à la bouche rien que d’y penser. Tout aussi bon que des biscuits ça. Biscuit de la mort, on s’en rappelle ! Et tu n’as pas pensé à attraper sa main ? elle se fout de ta gueule là. L’anglaise se fout de ta gueule et tu l’as fait rire. Bravo mon pote. High five. Femme qui rit à moitié sur l’zizi. Même son rire te fais sourire. Même son rire est.. Elégant. Qu’elle est cette sorcière qui t’hypnotise comme ça, hein ? Elle t’aurait empêché de finir le tajin, fuck. Si tu l’avais fini, tu ne te serais pas servi ici et… Tu n’aurais pas rencontré… Allah ! Tu ricanes de nouveau, tu touches son avant bras un instant. Ton doigt qui effleure sa peau pour attirer son attention sur toi. Nan écoutes.. Allah ! Tu le prononces lentement, pour lui montrer la bonne intonation. On parle Dieu comme ça, c’est moche, malpoli. C’est comme parler en bine d’un saucisson. Jamais. Vas y, répètes.. Allahu akbar ! Tu va sla convertir, ce sera ta sultane. Blonde, beau immaculée. Mais don’t care. Tu lui âieras des tanning toutes les semaines ! Assis, en face delle. Le regard planté dans le sien. Si beau, si fin. Tout est si doux chez elle. Merci mais… Votre spectacle raconte quoi ? Tu passes une main dans tes cheveux. La senteur de ton fructis entre les doigts. Pomme. Douce pomme qui parfume tes cheveux. Douce blonde qui te demande ce qu’est ton spectacle. Tu te relèves de la chaise, bras écartés face à elle. Concentration, statique. Ridicule, quelques secondes. Tes hanches bougent robotiquement de droite à gauche. Ondulation de tes courbes.. Masculines. Tout un art. Difficile. Admirons ces danseuses Shakira bis. C’est un gros indice ça ! Tu t’arrêtes de danser, un sourcil levé Ton doigt pointé vers elle, attendant une réponse. Alooors ! As ton avis ?

Je sens son doigt effleurer ma peau et j’en ai des frissons. Petite nature que je suis aujourd’hui. Je croise mes bras pour qu’il arrête de me toucher bien que, je ne pense pas que ça l’en empêcherait. On n’est pas dans un jeu vidéo. En croisant les bras, je n’ai pas soudainement un bouclier, une protection invisible qui me protège de ses mains ou de son regard. Je devrais sans doute arrêter la télé moi. Non, je ne peux pas ! Je devrais la diminuer alors… Bonne idée ! J’y réfléchirai plus tard. Pour le moment, il m’apprend à parler sa langue, enfin, en quelque sorte. Il m’apprend surtout à prononcer correctement le nom de son Dieu. Je me vois pas le suivre sur cette voie. Il le dit bien lui, qu’il continue. Je ris légèrement en l’applaudissant. Vous le dites très bien… Tahar ! Mais il me demande ensuite de répéter ce qu’il dit. Je me stop quelques instants et je me retourne pour continuer de me démaquiller. Je peux parler en faisant les deux après tout. Puis, je me sens pas très à l’aise avec ma face de rongeur. Quoiqu’un rongeur avec d’aussi beaux yeux que les miens, ça peut totalement le faire… Allez, intense moment de réflexion… Non, je me démaquille. Mais ça veut dire quoi ça ? Je ne me vois pas répéter quelque chose que je ne comprends pas. Il pourrait être en train de m’insulter et moi, comme une blonde bien idiote, je le répète. D’ailleurs, je pense que cela m’est déjà arrivé. On ne m’y reprendra plus. Je me retourne à nouveau, mais pour être face à lui, quand il décide de se lever après ma question concernant son spectacle. J’ai l’air maligne avec ma lingette démaquillante collée sur mon œil. Il écarte les bras et se met à bouger ses hanches. Je ne peux cette fois-ci pas m’empêcher de rire aux éclats. Il a l’air tellement ridicule ainsi. Je dirai… Belly dance ? Je finis tout juste de me démaquiller. Je retire mon tutu et me retrouve un justaucorps. Prenez-en de la graine. Je dois avoir plus de Shakira en moi que vous ! J’ai toujours été admirative de la façon de bouger de cette femme. Mais uniquement de sa façon de bouger, parce que pour sa voix de chèvre, on repassera. J’ai donc essayé à maintes reprises de reproduire ses mouvements et je suis plutôt fière du résultat. Bien que ce ne soit pas la danse que j’exécute au quotidien. Je place mes bras en l’air, au-dessus de ma tête pour qu’il puisse voir ma façon parfaite de bouger tout mon corps. Bien qu’à ce que j’ai compris, il a passé 2 heures à le faire il y a de cela quelques minutes. Comment je me débrouille ?

Faire parler arabe une anglaise qui a déjà du mal à parler français. C’est un peu étrange, c’est marrant T’es content. Elle se moque même un peu de toi. Tu sens le courant passer entre vous, comme quand on approche une ampoule de son socle, ca commence à scintiller sans pour autant être vraiment vissé. C’est un peu comme toi et Bryden, la tout de suite. Vous le dites très bien… Tahar ! Tu souris sous ses applaudissements presque un peu mesquin et pourtant bourré de gentillesse. Cette nana. Gentille, douce, ça à pas l’air d’être une sauvage.  Elle ne serait même pas ton genre de nana à la base. Trop douce, trop délicate. Tu pourrais la briser en deux trois mouvements, ou en deux phrases. Peut être que t’es juste con tu te trompes. Si faut c’est une Nicky Minaj bis. Si faut chez elle, dans sa chambre, elle rap. Elle twerk. Grosse dégelasse pas sexy. T’essayes de l’imaginer un coussin accroché au bout des fesse,s essayant de reproduire le mouvement peu gracieux de baleine Minaj. T’as envie de rire. Devant elle, tout seul. Rire, tu te retiens parce que ca craint. Mais ça veut dire quoi ça ? Une anglaise pas de doute possible là. Surement même une Anglaise vivant dans une grotte dans un pays de flotte. Tu souris, un léger ricanement dans ta voix, moqueur. T’es mesquin comme mec. Tu t’fous de sa gueule, elle ne comprendra pas, c’est sûr. Gloire à Dieu. Gloire à moi, du coup. Main dans tes cheveux, les poils de tête qui passent entre tes doigts. Geste de bogosse. T’affirmes ton style, ton narcissisme. Égocentrisme. On voudrait te mettre des claques, tous, un par un pour ton habitude à ramener sur toi les choses à te la péter. Mais bon. Tu peux te la péter un peu. Tahar, Al-Zahar. T’es beau, c’est moche pour les autres. Pourtant tu lui réponds assez ironiquement. Tu rigoles même après avoir parlé. Me juges pas comme ça, j’suis vraiment un Dieu, tu sais ! Ton cul, posé en face d’elle. Ta proposition alléchante, ta démo de twerk du ventre. Elle se lève, tu lui laisses la place. Qu’est ce qu’elle fait ? Tes yeux bleus, émerveillés devant ses courbes, son corps. Body plutôt sexy. Body que t’imagines déjà enrobé de voiles, de toutes les couleurs. Ajustés, épousant, ses cuises, son visage.. Ses formes dévoilées juste pour ton plaisir des yeux. Prenez-en de la graine. Je dois avoir plus de Shakira en moi que vous ! Shakira. Ses hanches qui bougent presque naturellement comme tu viens de le faire. Tu sembles presque comme.. Envouté. C’est con. Vraiment trop con. Tu en vois passer des filles qui savent danser comme ça. Tu en as vu pleins à Dubaï, des professionnelles. Pourtant tu arrives quand même à être figé, sourire aux lèvres, planté devant elle. Assez pour ne pas entendre qu’elle te parle. Comment je me débrouille ? Tu redresses tes yeux vers les siens, déboussolé. T’es ouu, t’es perdu. Elle t’a largué en Arabie. Heeu. Oui.. Oui. Tu soupires quelques instants avant de reprendre. Assez douée pour accepter mon offre. Tu veux combien ? Je veux dire, t’as besoin de combien pour quitter ta troupe et vivre à Paris ? J’te donne ce que t’as besoin. Riche, Tahar. Il veut un quelque chose, il met les moyens. Une belle blonde qui dance orientale, c’est sur que tu passeras pas inaperçu. Contrairement à.. Tu écartes les bras pour montrer les alentours la sale. Les costumes, le maquillage. Son chignon défait. Tout ce qui vous entoure. Contrairement à tout ça où t’es comme les autres.