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 madame rêve. (maks)

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Evpraksiya Tsekhov
ANOMALIE + better being different
Evpraksiya Tsekhov
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J'ai posé mes bagages en ville le : 27/11/2015 et depuis j'ai pris l'avion : 12 fois ce qui m'a fait gagner : 0 Sinon vous avez remarqué je ressemble à : teresa oman

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Sujet: madame rêve. (maks)   Dim 29 Nov - 17:29




Le miroir face à elle reflète l'image terne du visage fatigué. Ces grands cernés de gris posés sur les tubes de rouges à lèvres posés devant elle, ceux qu'elle partage avec les autres filles. Elles font tourner les couleurs, étale la peinture sur leurs visages poupins pour se donner des airs de femmes désirables. Du bout des doigts, elle effleure un rouge carmin alors que sa main trahit un léger tremblement. Ses ongles parfaitement vernis glissent devant elle, sur la tablette de cette jolie coiffeuse comme en rêvent les petites filles. Un joli miroir, un contour resplendissant de blanc. Un rêve de princesse. Devant elle, elle saisit un coton imbibé qui vient délicatement caresser sa bouche, faisant disparaître l'épaisse pâte rose sur ses lèvres qui lui donnait l'air d'une vulgaire poupée. Le teint pâle, les joues rosies par le blush et la chaleur que dégage le public d'ivrognes véreux. De son soutien gorge, elle retire quelques billets chiffonnés qu'elle glisse par habitude dans la boîte à pourboire, celle où les filles amassent le commun, espérant peut-être pouvoir un jour en toucher une partie. C'est ce qu'ils disent à celles qui parlent trop fort, que l'argent sert à payer les meilleures des filles, celles qui remplissent le pot, encore et encore. Mais aucune n'est assez bonne, et ce soir, Siya ne remplit pas grand chose. Le regard vide, elle ne prend pas le temps de compter, elle sait que c'est décevant. Les habitués semble s'être lassé, ou peut-être est-ce elle, qui c'est lassé des habtués. De nouveau elle saisit le coton qui cette fois glisse contre ses paupières pour les débarrasser du brillant qu'on l'oblige à porter. Ils disent que c'est excitant, les femmes couvertes de paillettes. Siya quand elle se voit se trouve juste répugnante. « Tu finis bientôt ? » Derrière elle, une sybille aux cheveux presque blancs qui sourit en retirant sans gènes son soutien-gorge clouté. Tenue de scène oblige. Siya agite la tête nerveusement, hausse les épaules. « Oui oui, bientôt. » Elle sourit à son tour, léger rictus au coin de ses lèvres nues. Elle ressemble à une enfant, le corps d'une incroyable fragilité. Siya qui, alors que le fille aux cheveux blancs disparaît en discutant avec un partenaire invisible, glisse la main dans son sac à dos pour en ressortir une enveloppe en papier kraft. C'est comme ça tous les soirs, elle danse, découvre ce que les badots désirent voir, et récupèrent ensuite l'enveloppe dans son sac. Donnant-donnant. Sa main tremble un peu, quand elle déchire le haut de l'enveloppe, et laisse glisser sur la coiffeuse devant elle un petit sachet de poudre blanche. Mais Siya ne le regarde pas. Quelque chose cloche, elle en a la certitude. Elle tourne et retourne l'enveloppe, s'empare du sachet, le repose, l'attrape de nouveau avant de se lever brusquement, laissant tomber derrière elle son tabouret. « Quel bande de con. » Au creux de sa main, elle resserre le sachet alors que son poignet tremble de plus belle. Sa peau est brûlante, et son pas pressé quand elle traverse le vestiaire. « Quel bande con putain. » A travers la porte ouverte, la poupée blanche, une cigarette entre les lèvres, lui lance un regard intrigué alors que Siya s'empresse de rejoindre la porte rouge sur laquelle elle ne prend pas la peine de lire son interdiction de la franchir. Qu'ils lui interdisent quoi que ce soit, peu importe, elle s'en ira ailleurs, elle claquera la porte, elle fera ses valises et partira loin. Qu'elle croit. Elle pousse brusquement la porte, monte les marches sans réfléchir, débarque, tempête, dans le bureau de l'homme qui dirige depuis sa tour le beau royaume de la nuit. Il ne la regarde pas. Siya avec son corps d'enfant, mais qui se veut l'assurance d'un géant. Sa main vient brusquement s'abattre sur le bureau de l'homme, pour qu'enfin il la regarde, et pour qu'il prenne le temps de regarder ce sachet à moitié plein. « C'est quoi ça ? » Elle a encore parfois l'accent qui trahit ce long voyage jusqu'à Paris, cette pauvre Siya, rongée par la colère, et cet insatiable besoin de satisfaire la maudite addiction. Elle glisse la main dans ses cheveux, s'avance, recule, mord sa lèvre nerveusement. Quand finalement elle croise le regard de l'homme, du sombre prince, elle sait qu'elle a fait une erreur. Mais peu importe.

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